Des cadres de Comores Telecom ne cessent de le répéter depuis quelques jours : «C’est Zeus Telecom qui se cache derrière Asteria Partners à qui l’Etat vient d’accorder un contrôle total sur l’ensemble des appels entrants et sortants. Si le directeur de l’Autorité nationale de régulation des Tics assure que l’opérateur historique a tort en pensant qu’Asteria et Zeus ne font qu’un, de nouveaux éléments disent le contraire.
En effet, dans un document disponible sur le site Opengazettes du Luxembourg, on s’aperçoit qu’Asteria Partners Sarl est détenue par Zeus Telecom. C’est le résultat d’une cession de parts sociales survenue le 20 février 2015 qui en été à l’origine. D’abord, ce sont les sociétés New Energy Parteners SA et Divona SA qui ont procédé au transfert de leurs parts à Asteria Parteners SA. «Suite à ce transfert, les parts sociales de la société Asteria Parteners Sarl sont désormais détenues par Zeus Telecom», indique le site. Un document qui conforte les arguments avancés par l’opérateur historique. Il faut noter qu’Opengazettes est un projet d’opencorporate soutenu par l’Union européenne dont l’objectif est de favoriser une vulgarisation des données sur l’écosystème commercial. Cette plateforme rend accessible surtout les informations des entreprises privées sur des aspects aussi variés comme la liquidation, la dissolution, les ordonnances de liquidation entre autres.
Condamnation
Malgré l’existence de ces masses d’informations, qui établissent un lien entre Zeus et Asteria Partners, rien ne semble dévier la position des autorités, qui ont maintenu tout de même le partenariat. La même société qui a arnaqué Comores Telecom. A titre de rappel, cela fait presque un an que l’opérateur historique réclame à Zeus Telecom, société mère d’Asteria Parteners 1 million 600 000 euros. Soit la bagatelle de 786 millions de francs. Cette condamnation pour «fraude» a été prononcée par le tribunal de commerce de Paris, selon une ordonnance de référé N°RG 2020047776 en date du 11 décembre 2020. Un contrat d’interconnexion pour les appels internationaux signé sous le régime du président Ikililou Dhoinine a été à l’origine du contentieux entre Comores Telecom et Zeus Telecom.
Le rôle de cette dernière consistait à négocier avec tous les opérateurs dont les appels se terminaient chez l’opérateur historique. Autrement dit, elle travaillait avec toutes les sociétés du monde dont les abonnés souhaitaient joindre les clients de Huri. A la fin du mois, on lui versait un pourcentage. Après plusieurs années de collaboration, il s’est avéré que la société luxembourgeoise faisait des fausses déclarations. L’opérateur historique s’en est rendu compte après avoir reçu par erreur un mail de Zeus Telecom dans lequel ils ont dévoilé par mégarde le chiffre exact du trafic.
D’où le bras de fer qui a atterri Tribunal de Paris. Si aujourd’hui certains pointent du doigt Asteria c’est aussi parce que sa société mère, Zeus n’aurait visiblement pas bonne presse au-delà même de nos frontières. Selon un article de Jeune Afrique, en date du 1er juillet 2018, un des trois responsables de Zeus avait été écroué au Burundi avec d’autres compagnons pour «une histoire d’escroquerie, faux et usage de faux» présumés. Ils assuraient dans ce pays de l’Est d’Afrique un système de Gatway des appels internationaux depuis 2015.