A côté de cette exigence permanente de la mission régalienne du gendarme d’assurer la protection des biens et des personnes, et de veiller à la stabilité du pays et à la paix sociale, le nouveau commandant a décidé de mettrel’accent sur la formation de ses agents. Un instrument, selon lui, qui va garantir au gendarme plus de professionnalisme, d’efficacité et de civisme dans l’accomplissement de son travail au quotidien. Au cours de l’année 2019, les gendarmes ont pu bénéficier de plusieurs formations, généralement dispensées sur place. Des formations organisées dans le cadre de l’accord de défense entre les Comores et la France ou de la coopération avec Madagascar. L’on citera entre autres, les formations en matière de sécurité intérieur, la gestion démocratique des foules, opérations d’intervention en cas d’attaques terroristes ou de prise d’otage. Des formations sur la protection des hautes personnalités, sur les fraudes bancaires et les blanchiments, sur les fraudes des documents, comme les faux titres d’identité, les titres de voyages et de séjours.

Cinq éléments de la gendarmerie nationale ont suivi une formation à l’Ecole nationale de Gendarmerie de Moramanga à Madagascar. Et dans cette même lancée, cette année 2020, plusieurs actions de formations sont déjà programmées au profit de la gendarmerie comorienne, dans le cadre de la coopération avec la France. Il s’agit de formation aux techniques de filature et judiciarisation du renseignement. Aussi d’une formation aux fondamentaux de la police technique et scientifique, avec remise des mallettes de constatation et de prélèvement.
Dans sa vocation d’une gendarmerie proche de la population, le Commandant a initié une nouvelle approche du gendarme : Contact et proximité avec la population. « Une approche qui doit être au cœur l’action de la sécurité publique », insiste-t-il. Et cela s’est traduit par l’implantation, à travers les différentes régions du pays, d’unités de gendarmerie de proximité. Un nouveau poste de la Gendarmerie ouvert à Vouvouni, des postes de sécurité avancée installés à Bandrani et à Sima à Anjouan.

72 nouvelles recrues

Aussi, en concertation avec les autorités judiciaires, les préfets et les maires dans chaque île, les gendarmes mènent des actions de conciliation et de médiation entre des communautés ou localités en situations de discordes et de tensions. Les effectifs de la Gendarmerie Nationale ont été renforcés avec 72 nouvelles recrues pour notamment mieux répondre à cet objectif. Dans le même état d’esprit, des opérations de sensibilisation sur la sécurité routière sont initiées en collaboration avec le syndicat des chauffeurs, Woussoukani wamassiwa.
Au niveau des actions sur le terrain, en 2019, la gendarmerie a encore su se montrer ferme et efficace dans ses opérations contre les abus, les infractions et les hors la loi. Par exemple, dans la lutte contre les trafics de drogues et la consommation de stupéfiants, plusieurs réseaux ont été démantelés à travers le pays, comme dans le Mitsamiouli et Washili en Grande Comore, dans la ville de Fomboni à Mohéli et dans de nombreuses localités d’Anjouan. Des arrestations et des grosses saisies de drogues ont été opérées.
Autre innovation lancée par le patron de la gendarmerie nationale, sa conception d’une gendarmerie citoyenne. Désormais, dit-il, « les gendarmes doivent aussi être au service des communautés et de nos cités pour accompagner les activités communautaires, les actions et œuvres sociales en faveur de la collectivité». Et partout dans le pays, les gendarmes s’y sont bien mis à la tâche. Sur des travaux d’assainissement des rues et ruelles (Batou, Mavingouni et Dzahani à Ngazidja), des opérations de débouchages des canaux(Hombo et Missiri à Ndzouwani), des actions pour la protection de l’environnement(sauvegarde du littoral, lutter contre l’extraction de sables à Anjouan, opérations de reboisement et de lutte contre la déforestation à Mohéli et à Anjouan) ; Des travaux de déblaiement et nettoyage de l’aéroport de Bandar Salam à Mwali.

Les abus sur la route

Au niveau de la circulation routière, l’année 2019 a connu une intensification des contrôles et de la répression des manquements et des infractions sur la route. Pendant les week-ends et les périodes de fêtes, des dispositifs particuliers sont mis en place avec des éléments des forces de l’ordre déployés un peu partout dans les régions pour une action de préventions et de dissuasion contre la délinquance et les abus sur la route. Et la stratégie semble bien payante, le nombre des accidents et de dépravation sur la route a sensiblement démunie. (Lire l’article sur les statistiques 2019 sur les accidents et les infractions page 3). S’agissant de l’amélioration des conditions de travail, des actions ont été aussi engagées pour donner un cadre de travail plus viable au gendarme. A ce sujet, des chantiers sont en cours pour la construction du bâtiment de l’escadron de la gendarmerie à Hombo(Anjouan), du bureau du commandant de l’escadron à Fomboni et du bâtiment de la Brigade à Nioumachouwa(Mohéli) et du bâtiment de la brigade de recherche avec un laboratoire scientifique à Moroni.

Et pour se mettre au rythme des nouvelles technologies de communication, le Commandant Ramadani a fait doter la gendarmerie d’une page Facebook, une innovation dans les institutions de défense et de sécurité du pays. Pour lui, avec ce moyen de communication pour informer sur les activités, communiquer sur les actions et d’échanger sur les missions de la Gendarmerie. « Une question de s’ouvrir, de s’approcher et d’être à l’écoute de la population », soutient le numéro 1 de la gendarmerie nationale. Un pari visiblement réussi, en un an, la page compte 8.400 abonnés.

A.S Kemba