«Nous, Réseau des femmes leaders comoriennes (African Women Leader Network Comores, Awnl) dénonçons avec vigueur la recrudescence des attaques médiatiques sexistes visant les femmes en politique. Ces pratiques indignes détournent l’attention des véritables enjeux démocratiques et nuisent à la qualité de notre débat public», a vivement dénoncé l’organisation panafricaine qui milite pour l’égalité entre les hommes et les femmes, dans un communiqué publié ce 13 octobre.
Il semblerait que cette réaction fait suite à une sortie médiatique survenue la semaine dernière sur la plateforme FCBK FM visant la ministre du genre et porte-parole du gouvernement, Fatima Ahamada. C’est dans ce contexte que l’organisation dit «stop au sexisme médiatique ciblant les femmes en politique».
«Alors que la nation affronte des défis majeurs, certains médias choisissent délibérément de relayer des informations sur la vie privée, l’apparence ou des rumeurs concernant des femmes politiques», lit-on un peu plus loin dans le communiqué. Celui-ci prend toutefois le soin de nuancer : «Ces attaques personnelles, qui épargnent généralement leurs homologues masculins, constituent une forme moderne de misogynie» qui, notamment, «décourage les femmes de s’engager en politique et installe chez les jeunes générations une culture du mépris envers les femmes publiques».
Dans son communiqué, Awln pointe du doigt «trois dérives inacceptables». Il s’agit «du sexisme décomplexé : les femmes politiques sont jugées sur des critères qui ne s’appliquent jamais avec la même virulence chez les hommes» ; de «l’abandon du journalisme d’intérêt général» ; et enfin «de la banalisation de la misogynie».
Et pour conclure l’organisation appelle les rédactions à «faire preuve de rigueur déontologique et à recentrer le débat sur les projets et actions politiques, les journalistes à résister aux pressions du sensationnalisme et à traiter les femmes politiques avec le même sérieux que leurs collègues masculins et les citoyens à manifester leur rejet de ces dérives par leur vigilance et leurs choix médiatiques».