L’atelier de formation, ouvert mardi 16 décembre à l’hôtel Itsandra, sur le genre et la fiscalité a été clôturé hier par le directeur général des impôts qui a rappelé l’importance de cette démarche dans la concrétisation des ambitions du cadre du Plan Comores Émergent (Pce) 2030. Athoumani Abdou M’madi a plaidé «pour une fiscalité plus équitable au service du développement», soulignant que « la mobilisation des ressources intérieures constitue un levier fondamental pour financer le développement national. Pour lui, «intégrer la dimension du genre dans la fiscalité n’est pas une option.
C’est une nécessité », insistant sur « le rôle central des femmes dans l’économie informelle et sur la nécessité d’une administration fiscale moderne, efficace, mais surtout inclusive». Il a également salué le format interactif de la formation, qui aura permis aux participants d’échanger directement avec des experts, notamment Damas, venu du Bénin, et Gueguen Isabelle, de Perfegal (France), qui leur ont montré les modes d’appropriation des outils et des bonnes pratiques. Le patron des Impôts a exprimé sa gratitude envers le projet Get, Expertise France et l’ensemble des partenaires, formulant le vœu que «ces travaux débouchent sur des recommandations concrètes et des actions durables».
Des recommandations structurantes
Pour sa part, Gueguen Isabelle, experte genre au sein de Perfegal (France), a présenté les principales recommandations issues des travaux. Trois axes ont été retenus : d’abord « la politique fiscale», estimant que les échanges pourraient aboutir à une proposition d’aménagement du code général des impôts afin d’intégrer davantage la dimension genre. Elle citera ensuite «la mise en place de plans de carrière et de formation en direction des femmes», profitant également aux hommes dans la gestion des ressources humaines.
Enfin, Gueguen Isabelle insistera sur «le volet communication et réseau», la constitution d’un réseau de femmes au sein de l’administration fiscale «pour renforcer leurs compétences et accompagner une politique de communication tournée vers les contribuables féminins, notamment dans le secteur informel ».
Parmi les participantes, Ouyouni Omar, employée au service «Accueil et gestion» à la Direction générale des impôts, a témoigné de l’impact de cette formation. «Nous avons appris la relation entre le genre et la fiscalité, ce que beaucoup d’entre nous ignorait auparavant », a-t-elle confié avant d’ajouter : « l’élément le plus marquant reste la nécessité de valoriser la femme dans l’administration, lui offrir des formations et une carrière», a-t-elle déclaré.
Elle a ajouté que la recommandation visant à créer un réseau de femmes voué aux problématiques de la fiscalité constitue une avancée : «ce réseau nous permettra de mieux défendre nos droits et assumer nos responsabilités, mais aussi de travailler sur le civisme fiscal en tenant compte des contraintes des femmes contribuables», a-t-elle conclu.
Au terme de ces trois journées de formation, «cet atelier aura permis de jeter les bases d’une fiscalité plus juste et inclusive, en phase avec les ambitions du Pce 2030», a encore rappelé le directeur général des impôts. «Les recommandations formulées ouvrent la voie à une transformation institutionnelle où l’équité de genre devient un pilier de la modernisation de l’administration fiscale», a conclu Athoumani Abdou M’madi.
