Le directeur général adjoint des Impôts (Dgi) Houssamilier Mohamed Ali, la cheffe du projet Get Awa Ndiaye et le chef de service de la législation fiscale et de la coopération internationale Mohamed Kari Ahamada, ont accueilli une trentaine de participants majoritairement femmes, tous venus partager les bonnes pratiques en matière d’inclusion du genre dans la fiscalité pour «rendre l’impôt plus juste, plus inclusif, plus proche des réalités sociales des Comores».
Pendant trois jours, les participants ont travaillé dans un format volontaire et interactif. Des échanges directs avec les experts qui doivent leurs permettre de se doter d’une appropriation concrète des outils et des bonnes pratiques.Dans son discours d’ouverture, le directeur général adjoint de la Dgi a donné le ton : « intégrer la dimension du genre dans la fiscalité n’est pas une option. C’est une nécessité », a-t-il annoncé, rappelant que la mobilisation des ressources intérieures est au cœur du Plan Comores Émergent (Pce) 2030 et qu’elle suppose une administration fiscale moderne, efficace, mais tout aussi équitable.
Intégrer le genre n’est pas une option
Il ajoute notamment que dans un pays où l’économie informelle domine et où les femmes occupent une place centrale, la fiscalité doit s’adapter pour renforcer la confiance et encourager le civisme fiscal : « c’est une nécessité pour mieux prendre en compte les réalités économiques de notre pays où une large part de l’activité demeure informelle et où les femmes jouent un rôle essentiel », explique-t-il avant de poursuivre : « une fiscalité plus sensible au genre contribuera à améliorer la relation avec les contribuables, à renforcer la confiance et à terme, à encourager le civisme fiscal».
Houssamilier Mohamed Ali a également salué l’accompagnement d’Expertise France et des partenaires, tout en formulant le souhait que ces travaux aboutissent à «une fiscalité plus juste, plus inclusive et au service du développement des Comores». À l’issue de la cérémonie, Awa Ndiaye a livré sa vision : «l’objectif de cet atelier est d’abord de renforcer les capacités des cadres de la Dgi sur les enjeux de genre et de fiscalité, mais aussi de travailler sur le volet communication adaptée, qui prend en compte la dimension humaine de l’impôt, essentielle pour établir une relation de confiance avec les contribuables», précise-t-elle, insistant sur le fait que l’impôt n’est pas neutre : «les effets de l’impôt se diffèrent selon le genre, qu’on soit un homme ou une femme, selon les revenus, selon l’accès à l’information. Il faut donc asseoir une fiscalité équitable et inclusive, qui tienne compte de ces sensibilités», a-t-elle ajouté.
En tout cas, au fil des interventions, une conviction s’est dessinée : la fiscalité ne doit pas seulement être un instrument de collecte mais un outil de cohésion sociale et qu’il faut adapter les règles et les outils de communication aux différentes catégories de contribuables, garantir l’accès à l’information fiscale, reconnaître les réalités vécues par les femmes comme par les hommes… autant de pistes qui seront explorées jusqu’à jeudi.Ainsi, dans une atmosphère studieuse, les participants savent que ces trois journées ne sont qu’un début.Mais elles ouvrent une brèche : «celle d’une fiscalité comorienne qui se veut désormais plus humaine, plus inclusive et résolument tournée vers l’avenir».

