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Gestion des déchets de la capitale : Qui fait quoi ?

Gestion des déchets de la capitale : Qui fait quoi ?

Société | -   Nazir Nazi

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La gestion des déchets de Moroni fait face à des crises récurrentes. Si bien qu’il n’est guère aisé de pouvoir déterminer l’institution à qui incombe l’épineuse question des ordures.

 

Les missions du comité de gestion du site de détritus d’Itsundzu, de la mairie de Moroni, du superviseur chargé du suivi de la gestion des déchets, des syndicats des marchés de la capitale, de l’exécutif de Ngazidja, désignés comme parties prenantes lors de la signature d’un contrat de services en 2014, prêtent à confusion. Qui fait quoi exactement, personne n’est en mesure de le dire.

Parce qu’il s’agit de la Commune de Moroni qui doit gérer des ordures qui seront déversés dans une autre commune, qui n’est donc pas de son ressort.

Contrat de 2014

Un contrat de services  a été signé  il y a 4 ans par le commissariat aux Finances et celui à l’Environnement de Ngazidja, avec l’organe de défense à l’environnement (Ode) communément appelé comité de pilotage du site d’Itsundzu.  Aujourd’hui, le ministère de l’Intérieur s’implique dans la gestion des déchets bien qu’on ait du mal à discerner son rôle précis. Est-ce parce que le ministre de l’Intérieur est aussi le maire de la capitale ?

Dans ce contrat, les membres du comité de pilotage se sont engagés à régler et prévenir les éventuels conflits lors des passages des camions et les risques sanitaires dans les villes et villages enentourants le site d’Itsundzu.

En contrepartie, ce comité de pilotage percevrait un montant à hauteur d’un million cinq cent mille francs comoriens dont la somme d’un million deux cents serait versée par les redevances administratives uniques prévues pour le ramassage des ordures.

Un prélèvement de 10% du montant de chacune des sociétés engagées pour assurer le ramassage et le transport serait effectué dans le compte de l’Ode au bénéfice du collectif des villages riverains du site.

Sept mois après la signature dudit contrat, une crise est survenue de sorte que l’exécutif de Ngazidja s’est engagé à nouveau, à travers un protocole d’accord, au paiement régulier de 10%  du montant et au paiement des arriérés de six mois.

C’est à partir de ce protocole que les parties prenantes ont été priées d’aborder la question des responsabilités incombant à la mairie de Moroni vis-à-vis du comité de pilotage. D’où, la transition de l’exécutif insulaire à la mairie de Moroni.


La mission du bureau du comité

La dernière convention de 2017 est celle qui portait sur la reconnaissance d’une créance relative à sept mois d’arriérés pour “l’entretien” du site de décharge qui s’élevait à cinq millions six cents mille francs. La mairie a accepté cette dette pour l’entretien du site de détritus. Pourtant, des élus et représentants des communes de la région d’Itsandra-Hamanvu ont réclamé la clôture du site et la dotation des engins permanents.

Aujourd’hui, on parle d’un projet d’arrêté portant sur la mise en place d’un nouveau comité de pilotage parce que le renouvellement du bureau dudit comité est une des résolutions formulées suite à la réunion des élus.

A quoi sert ce nouveau bureau si les moyens de traitements font défaut ? Au début de l’année dernière, le directeur général de l’environnement a, à son tour, donné l’autorisation de surveillance au comité de pilotage du site de procéder au rejet des déchets non dégradables aux environs du site d’Itsundzu. Lors de notre dernier reportage sur le site en question, force était de constater que l’unique entretien était le fait de repousser les ordures.


Incinérateur

Cependant, s’il est impossible de laisser des ordures à la capitale fédérale, on ne peut pas non plus déverser des ordures ailleurs sans le moindre petit projet de traitement. Sans une unité industrielle de traitement des ordures, pour trier, composter, brûler ou procéder au biogaz, la crise des déchets risquerait de se pérenniser au lieu d’une solution durable.

Ou bien se procurer un incinérateur, l’un des quatre modes de gestion des déchets avec le recyclage, la valorisation biologique (fermentation, compostage) et le stockage (enfouissement).


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