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Gestion des déchets de Moroni : Les deux marchés jonchés de montagnes d’ordures

Gestion des déchets de Moroni : Les deux marchés jonchés de montagnes d’ordures

Société | -   Nazir Nazi

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Après des jours de crise sur la gestion des déchets de la capitale, les deux marchés sont jonchés de montagnes d’ordures ménagères. Une situation lourde de conséquences surtout pour les vendeurs et vendeuses contraints de cohabiter avec ces déchets avec tous les risques que cela implique.

 

La gestion des ordures dans la capitale est pour l’heure au point mort.  Au côté sud du marché de Volo Volo, main sur le nez, les passants, les passagers des taxis et les vendeurs ambulants ne cessent de râler à cause d’une odeur nauséabonde qui plane en permanence. Depuis une dizaine de jours des vendeurs quittent peu à peu cet espace d’une dizaine de mètres où les ordures continuent de s’entasser.

Et il y a aussi un peu de fumée dans cette montagne d’ordures. Tout près de sa brouette remplie de marchandises, Adrami Youssouf, vendeur ambulant depuis un an à Volo Volo, nous explique les raisons qui poussent les vendeurs de la place à brûler les déchets.

 

C’est une façon de diminuer la quantité des ordures. L’odeur va nous tuer si on ne les brûle pas. Des vendeurs ont levé l’ancre à cause de cette odeur. Comment travailler ici avec des odeurs aussi nauséabondes ?  Même les acheteurs ne viennent plus comme avant, fustige ce diplômé de licence en droit.

 

Ce jeune âgé de vingt-huit ans estime que tous les vendeurs vont devoir quitter les lieux d’ici peu.


Passage encore interdit

Du côté nord du même marché, les ordures occupent encore plus d’espace au point que les taxis n’ont guère les moyens d’y circuler. Même geste, main sur le nez.
Une vendeuse âgée de soixante-cinq ans, qui préfère garder l’anonymat, regrette que la montagne d’ordures augmente de jour en jour.

 

Tous les matins, on constate que ça augmente. Il y a quelques jours, nous, les vendeurs, avons arrêté de payer la taxe journalière de 100 francs. C’est inhumain de marchander dans de telles conditions, rouspète cette sexagénaire.


Equipés de cache-nez, les agents de la mairie de Moroni ont pris d’assaut hier le deuxième marché, situé à côté des banques. Un bulldozer et des camions ramassent les déchets ménagers pendant que les vendeurs étalent les marchandises. Selon le chargé de communication de la mairie de Moroni, Anfif Eddine Ahmed, le gouvernement a déployé deux camions pour qu’ils soient au nombre de quatre.

Il fait savoir que la mairie se charge de les remplir et ça revient au gouvernement d’assurer le dépôt au niveau du site de détritus. “Il n’y a aucun problème au niveau des responsables du site de détritus. En attendant de trouver une solution durable, le ministre de l’Intérieur ouvre le dialogue avec les élus et notables de la région pour trouver une solution. Nous débutons le travail dans les marchés de la ville avant de nous occuper des quartiers”, s’est exprimé Anfif Eddine Ahmed.

 

 

A l’en croire, après ce ramassage, les deux marchés seront fermés pendant trois jours pour  “bien les nettoyer”. Quelques heures plus tard, le chargé de communication de la mairie a confié que les deux camions ont été bloqués à Dzahani II par des femmes de la région.

 

Un seul camion a pu déposer les déchets. Les femmes revendiquent la libération de leurs enfants avant de libérer le passage des camions, a-t-il informé.


A en croire des intervenants de la mairie, le passage des camions serait conditionné à la libération des enfants de la région d’Itsandra. A l’heure où nous mettions sous presse, le procureur de la République s’était rendu dans la région pour avoir plus d’informations.



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