Après la sonnette d’alarme tirée à la fin du mois de janvier dernier au sein de la commune de Mitsamihuli ya Mbwani, l’Agence nationale de gestion des déchets (Angd) s’est rendue au bureau du maire. Il etait question de s’enquérir du problème qui perturbe le service de la voirie et de montrer ses couleurs au profit de la commune.
Accueilli la semaine dernière par les autorités locales, le directeur de l’Angd, Oussoufa Mze, a reconnu que la gestion des déchets constitue un enjeu majeur de santé publique et de sauvegarde de l’environnement. Il a salué la vision de la commune voulant faire de la gestion des déchets le « fer de lance de la mairie de la capitale du nord ».
A cet effet, il a annoncé un projet qui cible dix communes selon des critères bien précis. L’objectif est l’appui à l’élaboration d’un plan d’action pour la collecte et le ramassage des ordures ménagères en partenariat avec l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica).
Oussoufa Mze fait savoir qu’il sera question de se baser sur des initiatives de valorisation des déchets afin de réduire de manière significative les dépôts sauvages de plus en plus envahissants. «L’objectif de ce projet est d’initier et d’appuyer les communes sur la gestion des déchets solides municipaux (Dsm).
On va fournir une assistance technique aux communes dans la gestion des déchets, notamment leur tri, leur collecte, leur transport et leur élimination », a-t-il indiqué. Et de préciser qu’il sera question de mettre en œuvre une gestion durable des déchets solides municipaux dans les établissements en misant sur la conscientisation de la population et des élèves.
Lançant le cri d’alarme pour éviter les dépôts sauvages, le maire de la commune de Mitsamihuli ya Mbwani, Aboubacar Ahmed, a exprimé sa reconnaissance suite au déplacement de l’Angd. «Malgré la crise que nous traversons, l’agence remarque que nous détenons un plan d’action en matière de gestion des déchets.
La mise en place de l’écotaxe a été saluée par l’Angd du fait que certaines communes n’y arrivent pas, bien qu’il soit question de payer 50 francs par jour. Nous détenons un site de traitement de déchets», s’est-il réjoui. Aboubacar Ahmed attend, cette semaine, des techniciens de l’agence pour lancer cette initiative.
400 tonnes de déchets
A rappeler que le maire avait embauché, en mars 2021, trente personnes au sein du dépotoir de l’ancien hôtel Galawa avec comme mission d’assurer le tri des déchets et la collecte sélective afin de permettre du recyclage et de la valorisation des déchets selon leur nature pour la sauvegarde de la nature.
Le recrutement de ces trente personnes venait après un ramassage « effectif » des ordures dans les six localités de sa commune par une vingtaine d’agents.
L’Union des Comores compte aujourd’hui 33 villes de plus de 5 000 habitants.
Avec une production journalière estimée à 400 tonnes par ville, soit près de 142 000 tonnes de déchets qui sont déversées dans les décharges non contrôlées ou dans la nature chaque année, entraînant des impacts négatifs sur l’environnement et les écosystèmes naturels.