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Gestion du spectre et partage des infrastructures I Les acteurs des télécommunications en quête de solutions

Gestion du spectre et partage des infrastructures I Les acteurs des télécommunications en quête de solutions

Société | -   Youssef Abdou

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Un atelier de deux jours réunit gouvernement, opérateurs et partenaires à Moroni pour réfléchir à la gestion du spectre radioélectrique et au partage d’infrastructures.


Le ministère des Postes et des Télécommunications a ouvert, ce mardi 19 août 2025 à l’hôtel Retaj, un atelier de deux jours en partenariat avec la Global system for mobile association (Gsma). La rencontre s’est tenue en présence du secrétaire général du ministère, Mmadi Kapachia, ainsi que de représentants de l’Anrtic, de Comores Télécom, de la société Yas et de Comores Câbles.

Elle vise à engager une réflexion collective autour de deux enjeux majeurs pour l’avenir du numérique aux Comores : la gestion du spectre radioélectrique, considéré comme une ressource essentielle pour le haut débit, et le partage des infrastructures, levier d’investissement, de couverture nationale et de concurrence saine. Dans son allocution d’ouverture, le secrétaire général a insisté sur la nécessité d’une régulation adaptée face à la croissance des besoins en 5G, objets connectés, services mobiles à haute capacité et couverture des zones enclavées. «Le spectre est une ressource rare, au cœur de l’évolution de notre secteur», a-t-il rappelé.

Le partage des infrastructures

Il a ensuite souligné l’importance d’une allocation rigoureuse et d’une réflexion dépassant le seul cadre technique. «Il s’agit de concilier les impératifs économiques des opérateurs, les exigences de couverture nationale, les enjeux de sécurité et de souveraineté numérique, ainsi que la transformation digitale de l’État », a-t-il ajouté.
Le second thème abordé concerne le partage des infrastructures. Le secrétaire général a relevé qu’aucun mécanisme effectif n’existe aujourd’hui aux Comores, malgré une réglementation en ce sens. Selon lui, le manque de mutualisation entraîne des réseaux doublonnés, des pylônes érigés côte à côte, une rentabilité compromise et un impact environnemental accru. «Nous devons briser ce cercle. Pourquoi le partage n’est-il toujours pas une réalité ? Quels mécanismes pouvons-nous adopter pour avancer ? », a-t-il interpellé, appelant les participants à «un débat franc et constructif».


Pour Hamidou Mhoma, observateur et acteur du secteur, l’enjeu est évident. « Si chaque opérateur continue d’investir seuls, les coûts vont continuer à exploser et les consommateurs en supporteront les conséquences. Le partage des infrastructures est un levier non seulement pour réduire les charges, mais aussi pour rendre les télécommunications plus accessibles», a-t-il constaté. À travers cet atelier, le ministère et la Gsma souhaitent « confronter les pratiques nationales aux expériences internationales et identifier des solutions réalistes», avec l’ambition de bâtir une stratégie où la gestion du spectre et la mutualisation des infrastructures deviennent de véritables moteurs de développement, au bénéfice des opérateurs, des entreprises et surtout des usagers.

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