Un forum sur la gestion durable des déchets aux Comores sera clôturé aujourd’hui à la faculté des sciences et techniques de l’Université des Comores (Udc) après deux jours de conférences, stands, débats et ateliers pour mobiliser le grand public, experts et autorités pour faire de la gestion des déchets un enjeu prioritaire. Il a été question de renforcer les échanges et d’améliorer la sensibilisation sur la gestion des déchets et les connaissances.
Plusieurs conférences de haut niveau sont animées par des experts en gestion de déchets et en recyclage à Madagascar, La Réunion, Mayotte et au Burkina Faso pour qu’ils apportent des expériences utiles dans le secteur. Des universitaires et des acteurs nationaux en recyclages ont aussi présenté d’autres expériences qui peuvent être réalisées dans la vie quotidienne des Comoriens.
Ne pas faire les mêmes erreurs
Aujourd’hui, un atelier de travail, qui va réunir les autorités techniques, financières et la société civile, est programmé pour justement réfléchir sur la démarche et les projets de 2018, et sur leur mise en place. Il s’agit de la centrale à biogaz par le bureau géologique des Comores à partir des déchets biodégradables de la capitale, un centre de tri et de recyclage avec l’association 2Mains en partenariat avec Ulanga et d’autres partenaires, pour broyer, compacter et préparer des nouvelles matières premières.
Le déchet est une matière première, ça a une valeur ! Cette dernière, on veut l’utiliser pour que les filières artisanales locales ou internationales puissent permettre aux projets de vivre et d’améliorer le cadre de vie des Comores. D’ici mi 2018, le système de tri et de collecte par rapport à la volonté de la population, avec des bornes colorées seront prêtes, projette Beudard François, un des conférenciers.
Dans la journée d’hier, il a été démontré qu’avec près de 400 tonnes de déchets déversées chaque jour dans des dépôts sauvages, sur le littoral ou incinérées à l’air libre, la gestion des déchets aux Comores constitue un véritable enjeu de santé publique et de protection de l’environnement.
“Pouvoir échanger avec des acteurs du monde, qui ont réalisé des idées, des bonnes pratiques d’ici et d’ailleurs et qui les ont mises en place dans leurs pays et qui ont réussi ou échoué, permettra de ne pas faire les mêmes erreurs et améliorer nos projets. C’est la jeunesse qui veut majoritairement s’impliquer. Et la gestion des déchets sera créatrice d’emplois dans l’avenir”, avance Beudard François pour justifier le choix de l’événement.
Interrogée à la sortie d’une conférence, Fatima Soilih, étudiante dans la faculté des sciences, espère que tous les futurs scientifiques du pays vont pouvoir vivre du concret durant ces deux jours, ce qui leur permettra de comprendre que les déchets sont utiles et peuvent être utilisés pour protéger l’environnement. “Ces expériences et échanges vont nous permettre à notre tour de les expliquer à nos proches. Nous sommes capables de faire l’expérience et comprendre l’utilité de trier les déchets”, a-t-elle témoigné.
