Le Plan stratégique de l’Ong Dahari pour les cinq prochaines années, 2022-2027, est dévoilé au début de ce mois de mars. Il est le fruit de 18 mois de réflexion et d’échanges entre son conseil d’administration et toutes les parties prenantes aux actions de la structure. «Notre nouvelle stratégie contribue directement à la réalisation du Plan Comores Émergent du gouvernement comorien, notamment en ce qui concerne le Socle 4 axé sur le développement agricole durable, et la Condition 2 autour de la résilience au changement climatique», note le conseil d’administration en introduction du rapport.
L’Ong comorienne qui milite pour des Comores d’aujourd’hui et de demain meilleures, traduction de son slogan Komori ya leo na meso, intervient pour l’amélioration des moyens de subsistance et la gestion durable des ressources naturelles. Dahari s’estime mieux placé à apporter des solutions aux défis environnementaux, terrestres et maritimes dont le pays fait face, compte tenu de ses neuf ans d’expérience.À cet effet, l’organisation concentrera ses interventions terrestres autour des zones qualifiées «gagnant-gagnant-gagnant».
Il s’agit d’endroits où la restauration de la forêt assurera la fourniture de services écosystémiques, l’eau en particulier, la conservation de la biodiversité endémiques et le renforcement de moyens de subsistance plus sûrs pour les agriculteurs vivant dans la pauvreté. La zone d’intervention principale à Ndzuani restera la zone de la forêt de Moya au sud de l’île et, à Ngazidja, la restauration de la forêt de La Grille, au nord.Du côté marin, les efforts seront concentrés dans des zones avec des écosystèmes de récifs coralliens, car ces derniers sont un réservoir de biodiversité marine et fournissent à la population un service écosystémique par les protéines, qui à leur tour soutiennent les moyens de subsistance.
Restaurer les forêts et les récifs
Il est souligné que les moyens de subsistance de la plupart des pêcheurs artisanaux des Comores dépendent également de l’agriculture, ce qui met en évidence les synergies à créer en combinant les interventions terrestres et marines.C’est ainsi qu’au cours des cinq prochaines années, les techniciens de Dahari appuieront les agriculteurs et les pêcheurs à restaurer les forêts et les récifs. Ils travailleront dans ces zones jugées plus favorables à une intervention et conformément à l’accord de partenariat de Dahari avec l’Agence des Parcs Nationaux.
Les grands objectifs des cinq dernières années
Sur le plan financier, les prévisions budgétaires vont en crescendo avec l’augmentation des besoins au cours de ces cinq années. Ce plan de financement prévoit 624,750 euros en 2022, contre 652,050 ; 736,050 ; 809,550 et 884,100 euros pour, respectivement, 2023, 2024, 2025 et 2026.Ces fonds serviront à rémunérer le personnel de gestion et d’administration, à financer les opérations, le programme terrestre, le programme marin et le programme lancé à Ngazidja. Un montant censé couvrir les imprévus à hauteur de 5% est inclut dans ces calculs.Le Plan stratégique indique que les deux premières années seront consacrées à la recherche et au développement des détails de l’approche terrestre de l’Ong avec le soutien de partenaires internationaux.
Les grands objectifs fixés pour ces cinq prochaines années sont : promouvoir des pratiques de subsistance durable, faciliter la génération de revenus, soutenir le développement de l’agroforesterie, renforcer l’appréciation de la nature et engager les principales parties prenantes. Il est indiqué également qu’en complément des objectifs focalisés sur Ndzuani, où l’Ong a pris le relais du projet Ecdd depuis 2013, Dahari cherche à développer une stratégie adaptée au niveau local pour la conservation et la restauration de la forêt de La Grille à Ngazidja d’ici fin 2023.
Pour soutenir la réalisation de ses objectifs sur le terrain, Dahari a identifié des priorités en matière de développement organisationnel, tels que développer un plan de transition de stratégie 2022-2023, développer une stratégie de communication efficace, élaborer des stratégies distinctes pour les programmes marins et terrestres, renforcer le modèle et les mécanismes de gouvernance et investir des ressources croissantes dans le développement professionnel de l’équipe de l’Ong.
Msa