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Giec : le rapport spécial sur le changement climatique et la terre lancé à Moroni

Giec : le rapport spécial sur le changement climatique et la terre lancé à Moroni

Société | -   Nazir Nazi

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Le rapport a été élaboré sous la direction scientifique des trois groupes de travail du Giec, en coopération avec l’équipe spéciale pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre et avec le soutien de l’unité d’appui technique du travail III.

 

Le coordinateur résident des Nations-unies en Union des Comores, Matthias Z. Naab, a remis officiellement hier, mardi 8 octobre au Retaj, au ministre comorien de l’environnement, Moustadroine Abdou, le rapport spécial sur le changement climatique et la terre. Il s’agit d’un rapport sans précédent, rédigé par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), qui présente l’état des sols de la planète et la façon dont leur exploitation par les humains les affecte et bouleverse le climat. Un document préparé par 107 scientifiques de renom dont 40% des auteurs principaux de coordination composés de femmes et on y compte 7 000 articles évalués et 28 275 commentaires d’experts-réviseurs et de gouvernements. Patrice Talla, Représentant de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) pour Madagascar, Comores, Maurice et Seychelles, a affirmé qu’il est inconcevable aujourd’hui qu’un tiers de la nourriture soit perdu ou gaspillé et qu’un quart ou un tiers des émissions de gaz à effet de serre trouve l’origine dans la terre en lien direct avec la manière dont on utilise les terres assurant la production de l’alimentation. «Ça a un impact important surtout dans les petits Etats insulaires comme les Comores dans lesquelles la disponibilité des terres est déjà réduite aussi parce que la principale source économique est le tourisme.

D’où l’importance de protéger nos terres», a-t-il expliqué avant d’évoquer les feuilles de route que les petits Etats insulaires ont adopté, à travers des textes qui définissent clairement les défis auxquels ils sont confrontés. «Les changements climatiques font partie desdits défis», a-t-il souligné. Ce document du Giec a fait le point sur les changements climatiques, la désertification, la dégradation des sols, la gestion durable des terres et la sécurité alimentaire ainsi que les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes. Le document fait suite du rapport spécial sur le réchauffement de la planète de 1.5°C publié il y a un an. Sachant que le rapport spécial sur l’océan et la Cryo sphère - toutes les portions de la surface des mers ou terres émergées où l’eau est présente à l’état solide - dans un climat en mutation, achevé le mois dernier, porte sur les océans et le monde gelé.

Choix ou nécessité ?

Fenella Frost, nouvelle représentante résidente du Pnud aux Comores, a ensuite insisté sur l’importance capitale de ce rapport pour l’Union des Comores. A l’entendre, derrière les mobilisations internationales pendant le mois dernier, il y a de l’évidence et de la science qui révèlent que la question du changement climatique est réelle et tout le monde a la responsabilité d’y répondre. «C’est une question non seulement pour nous, mais pour nos enfants et pour nos petits-enfants. L’action est pour maintenant et pour aujourd’hui», reste-t-elle convaincue. La fonctionnaire onusienne s’est demandé également si on va choisir le développement économique pour la croissance ou on va plutôt favoriser la protection de l’environnement. «Ce rapport vient de nous confirmer que ce n’est pas un choix car il n’y aura jamais de croissance pérenne sans tenir compte de la durabilité de nos interventions», a-t-elle répondu. A noter que ledit rapport a été élaboré sous la direction scientifique des trois groupes de travail du Giec, en coopération avec l’équipe spéciale pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre et avec le soutien de l’unité d’appui technique du travail III. Le Giec a pris connaissance du résumé à l’intention des décideurs du rapport spécial sur le changement climatique et les terres émergées approuvé par les gouvernements du monde entier à Genève. Cet élément scientifique clé sera au cœur des prochaines négociations sur le climat et l’environnement.


Le ministre de l’Environnement, Moustadroine Abdou, a tenu à rappeler l’engagement personnel du chef de l’Etat, à travers le plan de l’émergence 2030, au respect et à la mise en œuvre des accords existants en matière de changement climatique. «Le changement climatique représente le plus grand défi auquel l’humanité est confrontée depuis les trois dernières décennies. La menace que fait peser le réchauffement global sur les sociétés humaines et sur les écosystèmes est croissante. L’Union des Comores, étant dans la catégorie des petits Etats insulaires en développement, est confrontée aux effets désastreux du changement climatique, notamment les cyclones, l’élévation du niveau de la mer, les sécheresses», a-t-il énuméré.

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