Moins d’une semaine après la grève qui a partiellement paralysé la capitale, les discussions pour lever les points de discorde ont commencé hier, lundi, selon le président du Syndicat national des commerçants comoriens (Synaco), Abdou Boina. Ce dernier avait convié les membres de son syndicat à une réunion pour faire le point sur l’évolution de ce dossier. À l’issue des négociations qui ont permis de mettre fin au mouvement du 1er octobre, les deux parties se sont mises d’accord pour la création d’un comité technique. Celui-ci est composé de nombreuses personnes dont 5 représentants du Syncao qui vont travailler avec les techniciens du gouvernement. «Ils examineront en long et en large les nouvelles taxes afin qu’aucune partie ne soit lésée, ni l’État ni les commerçants», a précisé Abdou Boina dans un bref entretien accordé à Al-watwan.
Le numéro 1 du syndicat des commerçants a précisé que ces derniers attendaient la fin des travaux du comité technique, d’ici 72h avant de se prononcer. «Le gouvernement sait pertinemment que le pays ne peut se développer sans l’apport du secteur privé dont la part économique est non négligeable», a poursuivi Abdou Boina. Mercredi dernier, le Synaco et Usukani wa masiwa (le syndicat des chauffeurs) ont réussi à mobiliser leurs membres, qui ont observé une journée sans commerce ni transport en commun, surtout à Ngazidja. Si les transporteurs ont vu la quasi-totalité de leurs revendications satisfaites, les commerçants, eux, ne peuvent pas en dire autant.
Taxes maintenues
En effet, «les trois taxes» (mais aussi leur mode de calcul) restent en vigueur. «Jusqu’à preuve du contraire, elles sont toujours là, car aucune note annonçant leur suspension ne nous a été communiquée. Mais il faut savoir que ce ne sont pas seulement les commerçants qui vont en pâtir, mais aussi les consommateurs. Peut-être que je vends des planches, mais n’oubliez pas que je vais acheter le riz chez l’autre. Donc, personne n’est épargnée», prévient le président du Synaco. Le ministère des Finances a toujours soutenu que les nouveaux calculs appliqués sur les trois taxes (taxe de consommation –Tc-, droit d’accise et acompte sur l’impôt) constituent une mesure qui aurait dû être appliquée depuis longtemps. Les conclusions des discussions engagées par les deux parties permettront de mesurer leur impact sur les commerçants et les citoyens.