Sous la houlette du gouverneur de l’île autonome de Ngazidja, Mze Mohamed Ibrahim, l’Ong Salam, l’association des maires et l’Union des polices municipales ont organisé, samedi 20 septembre au palais de Mrodju, un forum préfectoral et communal dédié à la consolidation de la paix et de la sécurité intercommunautaire, sous le thème «Promouvoir la culture de la paix ». À cette occasion, Leonardo Bandara, chercheur, maître conférencier et fervent défenseur de la paix, a participé à l’événement.
Les différents panels ont décrit la situation dans plusieurs localités des Comores, encore marquées par des affrontements et des disputes intra-villageoises qui fragilisent le vivre-ensemble. Sur l’île de Ngazidja, de multiples facteurs alimentent les conflits communautaires, que ce soit en période électorale ou postélectorale, la politique prenant souvent le pas sur les disciplines traditionnelles et divisant les familles. Lors de championnats de football ou de festivités culturelles, on relève des pertes humaines, des blessures graves nécessitant des évacuations, des tensions entre localités, des conséquences économiques, ainsi que des destructions de biens publics et privés.
Consolider l’unité intercommunautaire
Les tensions intercommunautaires sont également alimentées par des contentieux fonciers ou patrimoniaux. Face à cette situation récurrente, de nombreuses réflexions intellectuelles sont engagées pour trouver des solutions durables. L’Ong Salam, en partenariat avec le gouvernorat de Ngazidja, estime que des solutions préfectorales, communales et coutumières peuvent contribuer à résoudre ces problèmes communautaires.Dans son discours, le gouverneur de Ngazidja a souligné que, face à cette conjoncture qui menace l’harmonie sociale, il est urgent de créer les conditions nécessaires pour promouvoir une politique inclusive de la culture de la paix, renforcer la cohésion du peuple et mettre en place des structures pérennes. «C’est dans un élan citoyen que les maires, les préfets, le consul insulaire chargé de la gestion des conflits sociaux, la société civile et les Ong, en tête Salam, demeurent les artisans et garants de la paix au sein de nos ménages. Ce conseil insulaire devra très prochainement reprendre son programme d’actions pour la sauvegarde de la paix», a déclaré Mze Mohamed Ibrahim.
Le délégué chargé de la gouvernance locale, de l’aménagement du territoire et des affaires municipales, Farid Mkapvapvo, a présenté la commission de prévention et de gestion des conflits sur l’île de Ngazidja. Selon lui, la création de cette commission répond à une nécessité urgente : préserver la paix, consolider l’unité intercommunautaire et instaurer des mécanismes durables de prévention et de gestion des crises. « C’est un mécanisme d’alerte précoce, capable d’identifier les signes avant-coureurs de tensions et de proposer des solutions adaptées. C’est également un organe de médiation et de conciliation fondé sur l’écoute, la neutralité et le respect des valeurs culturelles. La commission travaillera en étroite collaboration avec les autorités préfectorales et communales, les forces de sécurité, les associations locales et les partenaires de développement. Son objectif est clair : promouvoir le dialogue, le premier rempart contre la division et la violence», a-t-il expliqué.
