Dans les foyers comoriens, les goûters industriels sont devenus une option pratique et omniprésente. Chips, biscuits, chewing-gums ou boissons sucrées se retrouvent facilement dans les mains des enfants. Pourtant, derrière leur apparente innocuité se cache une réalité préoccupante : ces produits contiennent des additifs chimiques qui, à long terme, peuvent nuire gravement à la santé.Plusieurs produits largement consommés dans notre pays sont particulièrement ciblés par les alertes des spécialistes. Chips Snack Pack, Mega Ring, Cheese, biscuits Marie, Minees, ou encore les chewing-gums de la marque Carmen renferment des colorants artificiels et substances chimiques jugées dangereuses par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa). Leur composition, souvent opaque ou mal étiquetée, expose les enfants à des risques accrus.L’Institut national de recherche en agriculture pêche et environnement (Inrape) tire la sonnette d’alarme. De nombreux articles alimentaires en vente libre sur les marchés ne respectent pas les normes d’étiquetage, rendant difficile l’identification des additifs présents. Or, ces additifs, bien qu’autorisés, peuvent devenir nocifs lorsqu’ils sont mal utilisés ou consommés en excès.
Education nutritionnelle
Les additifs alimentaires se répartissent en trois catégories : naturels, synthétiques et artificiels. Leur fonction est d’améliorer l’apparence, le goût ou la conservation des produits. Mais leur impact sur la santé reste une source d’inquiétude, notamment pour les enfants dont l’organisme est plus vulnérable.La nutritionniste Moinour Said Soilihi attire particulièrement l’attention sur deux additifs : le dioxyde de titane (E171), utilisé comme colorant, est soupçonné de favoriser certaines formes de cancer et d’induire des inflammations pulmonaires, tandis que l’aspartame (E951), omniprésent dans les produits « light », est associé à des troubles digestifs, migraines, insomnies, douleurs articulaires, voire infertilité. Face à ces dangers, repenser l’alimentation des enfants devient une priorité. Encourager la consommation de produits faits maison permet de mieux contrôler les ingrédients et d’éviter les additifs inutiles.
Les gâteaux traditionnels comoriens, simples à préparer, représentent une alternative saine et culturelle aux goûters industriels. Au-delà de l’aspect sanitaire, cuisiner en famille favorise l’éducation au goût et à la nutrition.
Cela permet aux enfants de se familiariser avec des saveurs naturelles, loin des excès de sucre, de sel et d’additifs des produits transformés. Un agent de l’Inrape rappelle qu’un additif est une substance ajoutée intentionnellement à un aliment pour des raisons technologiques, organoleptiques ou nutritionnelles. Son usage est réglementé, mais il ne dispense pas le consommateur de vigilance, notamment lorsque l’étiquetage est incomplet ou illisible.Il revient donc aux parents, mais aussi aux autorités, d’agir en informant, en contrôlant davantage les produits en circulation et en promouvant une alimentation saine. Car préserver la santé des enfants commence aussi par leur assiette.