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Grève au Bureau géologique des Comores / Les employés dénoncent «une gestion opaque» de l’établissement

Grève au Bureau géologique des Comores / Les employés dénoncent «une gestion opaque» de l’établissement

Société | -

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Le personnel qui compte deux mois d’arriérés de salaires dénonce «une gestion opaque» de la maison et accuse le directeur général, son directeur administratif et financier «de diriger l’institution d’une main de fer».

 

C’est une grogne qui a pris tout le monde de court. Hier, lundi matin, les agents travaillant au Bureau géologique des Comores (Bgc), dont le siège se trouve à Mde ya Bambao (Ex Cefader), ont déclenché une grève pour réclamer une transparence au sein de la société. Très remontés, les grévistes avaient bloqué l’accès du bâtiment. Le directeur général et le directeur administratif et financier n’ont pas pu accéder à leurs bureaux et étaient obligés de repartir.


La principale raison de ce mouvement de protestation est la présumée «mauvaise gestion financière» du directeur Salah Eddine Saïd Ahmed Cheikh, nommé à la tête du Bcg en juin 2017. Le personnel qui réclame plus de transparence, lui reproche de gérer la société comme sa propre chose, selon les termes de l’un des agents présents lors du rassemblement. Le secrétaire général et l’agent comptable par contre avaient réussi à contenir la colère des agents jusqu’à l’arrivée d’un représentant du ministère de tutelle.

 

«Mauvaise gestion»

 

Dépêché sur place, le secrétaire général du ministère de l’Energie s’est entretenu avec les employés. S’il a évité d’utiliser le mot grève ou manifestation, Saïd Toihir Said Ahmed a admis l’existence d’un «malentendu» entre le personnel et le staff du directeur général. «Des doléances non prises en compte sont à l’origine du mouvement selon les témoignages que j’ai récoltés. Il y a aussi la question du statut du personnel mais aussi les arriérés de salaires. Ils réclament deux mois d’impayés», a fait savoir le secrétaire général, joint au téléphone hier.


Jusqu’à présent les statuts n’ont pas été adoptés et il n’existe toujours pas un conseil d’administration au sein du Bgc. Donc, il n’y a aucun organe qui contrôle le directeur. Les agents ont accepté de reprendre le travail ce mardi. Le ministère a, de son côté, promis d’engager des négociations. «Un comité de quatre personnes prendra part dès demain (aujourd’hui, Ndlr) au dialogue au cours duquel, nous allons étudier leurs revendications», a annoncé Saïd Abdou Djae.


En ce qui concerne les informations de mauvaise gouvernance de Salah Eddine Saïd Ahmed Cheikh, le secrétaire général du ministère de l’Energie les a bottés en touché et n’a pas souhaité entrer dans les détails. «Il s’agit d’un cas d’éligibilité et d’opportunités», a-t-il répondu sans ajouter le moindre commentaire.


Vers 12 h, la gendarmerie était venue embarquer la cheffe du personnel, Naslati Mmadi. Elle y a passé à peu près une heure et demie là-bas avant d’être relâchée. On lui aurait demandé de donner les noms des personnes qui auraient pris part à la grève. L’identité de la personne qui a envoyé la gendarmerie reste, toutefois, inconnue pour le moment. Le ministère de l’Energie dit ignorer l’arrestation d’un quelconque agent encore moins la cheffe du personnel. «Le ministère n’a porté aucune plainte contre qui que ce soit», s’est défendu le secrétaire général, Saïd Toihir Said Ahmed.


Abdou Moustoifa

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