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Grogne des commerçants / Le mouvement de grève prend fin aujourd’hui

Grogne des commerçants / Le mouvement de grève prend fin aujourd’hui

Société | -   Ali Abdou

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Les autres organisations syndicales et patronales ont maintenu leur position, et la grève se poursuit même si le rythme n’est pas le même comme ce fut le cas au premier jour puisque des pharmacies ont décidé d’ouvrir leurs portes. Tout comme certains magasins appartenant à des membres du Modec. De son côté, le collectif des grévistes annonce une assemblée générale aujourd’hui pour dresser le bilan de trois jours de grève et annoncer les principales revendications avant d’engager les négociations.

 

Le mouvement de grève des commerçants prend fin aujourd’hui comme annoncé par le Collectif des organisations syndicales et patronales. Ces dernières devraient décider aujourd’hui de la suite à donner au mouvement. Le président du syndicat national des Commerçants (Synaco), Mohamed Mouigni, a tenu à souligner au téléphone que depuis le jeudi 23 janvier, après l’annonce des nouvelles mesures de satisfaction des revendications des grévistes par le ministre des Finances, du budget et du secteur bancaire, Saïd Ali Chayhane, le Synaco avait annoncé qu’il allait maintenir son mot d’ordre de grève générale de trois jours.


Après la réunion de la commission élargie du syndicat national des commerçants, de la nouvelle Opaco, et du syndicat des transitaires, hier mardi 28 janvier à Moroni, une liste de toutes les revendications des grévistes a été établie «pour se préparer aux prochaines négociations avec les autorités». Mohamed Mouigni a souligné que ces revendications seront soumises en assemblée générale aujourd’hui, mercredi 29 janvier, dernière journée de grève, «pour faire le bilan, remercier les membres, et décider la suite du mouvement».

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S’agissant des négociations menées par le Modec, Mohamed Mouigni a tenu à rappeler qu’ils ont fait comprendre aux négociateurs du Modec dès le début, que toutes les décisions qui en découleront n’allaient pas fléchir leur mouvement, puisque comme l’a annoncé en haut, ce mouvement s’est transformé depuis la tenue de l’Assemblée générale du Synaco, à un mouvement d’expression du ras-le-bol général des commerçants. «Nous sommes au courant de ces négociations, c’est d’ailleurs un pas de moins franchi. Cependant, le Synaco ne peut pas faire marche arrière au risque de décevoir ses militants et sympathisants. On ne peut pas passer outre les résolutions de l’assemblée générale», explique le patron du Synaco.


Il a promis qu’à l’issue de l’Assemblée générale du collectif des grévistes, prévue aujourd’hui au foyer Awlad El-Komor, l’ensemble des revendications du collectif des grévistes sera rendu public. «L’Ag décidera d’ouvrir des négociations avec le gouvernement, pour aller soumettre les doléances des commerçants et voir comment les satisfaire. L’Ag décidera de la suite pour défendre les intérêts du secteur privé, plus particulièrement les commerçants», a-t-il fait savoir.
Malgré l’appel du mouvement des entreprises comoriennes (Modec), qui a appelé ses adhérents à mettre fin à la grève et à reprendre leurs activités, la grève n’a pas faibli d’un iota.

Le mouvement de grève maintenu hier et aujourd’hui

Le syndicat national des commerçants (Synaco), la nouvelle Opaco et le syndicat des transitaires poursuivent leur mouvement de grève générale de trois jours (du lundi 27 janvier au mercredi 29 janvier). Des citoyens constatent toujours la poursuite du mouvement même si celui-ci a perdu son intensité.
Dans la journée d’hier, le syndicat des pharmaciens s’est, cependant, désolidarisé du mouvement et a demandé à l’ensemble des pharmacies à reprendre leurs activités dans la capitale. Il y a également certains magasins appartenant à des adhérents du Modec qui ont ouvert leurs portes dans la journée d’hier. Des magasins comme Comor’Optic, New bazar, ainsi que des magasins de vente des matériaux de construction, appartenant à des membres du Modec, avaient ouvert leurs portes. Comme le premier jour, ni boulangerie, ni restaurant n’en parlons plus des pâtisseries, n’a ouvert ses portes. Il y avait des difficultés pour s’approvisionner des produits de base à Moroni lundi et mardi.


Au marché Volo-volo, la majorité des marchands ambulants ont suivi à plus de 90% le mot d’ordre de grève des organisations syndicales et patronales, Youssouf Mhoumadi soutient que les revendications satisfaites à l’issue de la rencontre du Modec et le ministre des Finances ne leur concernent pas. Il a précisé qu’avant d’entrer en grève, le collectif des marchands ambulants travaillant dans les marchés Volo-volo, au petit marché et au marché Grimaldi, avait établi une série de revendications qui ont été soumises au syndicat national des commerçants.


Et pour lui, il attend que le Synaco engage les négociations «pour trouver une solution à leurs conditions de travail». «Et parmi ces revendications, on peut citer nos conditions de traitement par les agents de la douane au niveau des aéroports et des ports, à notre arrivée. Nos bagages en main sont fouillés, avec souvent des taxes, or ce sont nos affaires personnelles», avance-t-il, avant de poursuivre qu’»il faut juste que les agents de la douane constatent qu’il s’agit d’un voyageur en provenance de Dubaï, Chine ou Dar Es Salam, pour nous mener la vie dure».

 

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Youssouf Mhoumadi regrette également que des agents de la commune de Moroni harcèlent matin, midi et soir les commerçants ambulants, avec des tickets, pendant que même le ramassage des ordures au niveau des marchés, n’est pas assuré comme il faut. «C’est le moment de mettre sur la table de négociation tous ces problèmes pour trouver des solutions définitives», soutient-il. Pour lui, si le collectif des grévistes estime que le gouvernement n’est pas en mesure de donner satisfaction à leurs revendications, les commerçants sont prêts à maintenir le rythme de leur mouvement de grève même un mois de plus, «pour un règlement définitif de toutes nos difficultés». A noter que ce mouvement de grève n’a pas été suivi dans les deux autres îles de Ndzuani et Mwali.

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