logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Grogne sociale I Le mouvement Adrikini s’insurge contre les pénuries d’eau et d’électricité

Grogne sociale I Le mouvement Adrikini s’insurge contre les pénuries d’eau et d’électricité

Société | -

image article une
Le mouvement Adrikini composé essentiellement de femmes de Moroni a été interdit, par la police, de manifester samedi matin sur la place Badjanani. La police reproche au mouvement de ne pas avoir eu une autorisation de la préfecture. De son côté, des responsables d’Adrikni affirment avoir eu le fameux sésame de la mairie et voulait protester contre les coupures de courant, les ordures ménagères et la pénurie d’eau. On apprendra de la gendarmerie nationale que la préfecture “a sorti une note interdisant la manifestation”.

 

Le mouvement Adrikni, composé essentiellement de femmes de la capitale Moroni, voulait manifester, samedi dernier, à la place Badjanani contre les coupures de courant, les ordures ménagères et la pénurie d’eau. Seulement, le mouvement a été dispersé par les forces de l’ordre qui les reprochaient de n’avoir pas eu l’autorisation nécessaire pour manifester.

De son côté, le mouvement Adrikni dit avoir eu une autorisation de manifester de la mairie de Moroni. Approché, le lieutenant Yasser Soiffaouddine Sidi, commandant de la compagnie de Ngazidja affirme que cette affaire “est du ressort de la police nationale et non de la gendarmerie” avant d’ajouter “tout ce que je sais, c’est que la préfecture a sorti une note interdisant cette manifestation”.


Pour sa part, le commissaire Achkal Mohamed, patron du commissariat central de Moroni parle “d’un sit-in non-autorisé par les autorités compétentes, d’où notre intervention. Quand le mouvement aura une autorisation, nous nous plierons à cette décision mais aujourd’hui ce n’était pas le cas”.


A noter que les journalistes présents lors de cette manifestation ont été eux aussi sommés de rebrousser chemin. Quant aux manifestants venus en masse, elles ont dû contourner la place pour se retrouver dans une ruelle. “Vous nous avez refusé la place Badjanan, donc ne vous approchez pas de cette rue, car nous sommes devant nos maisons et c’est une propriété privée. Vous aussi n’avez pas le droit de vous approcher”, ont lancé les manifestants aux policiers. La police, elle, a quadrillé la zone et empêché quiconque de s’approcher de la place où était prévue la manifestation.


Les femmes munies de bougies, avaient annoncé une manifestation samedi matin pour venir protester contre la pénurie d’eau, les ordures ménagères qui trainent sur les trottoirs de la capitale et les coupures de courant intempestives de ces derniers temps.


Priées de rentrer chez elles, les femmes ont décidé de se réunir devant une maison et répondre en chantant l’hymne national et des chansons en langue nationale. “On nous a interdit de manifester malgré l’autorisation de la mairie. Nous avons invité un nombre de gens qui ont été renvoyés dès leur arrivée.

Nous ne sommes pas venus insulter qui que ce soit mais seulement montrer notre mépris quant à la situation actuelle. Nous sommes privés d’eau et d’électricité et l’odeur des ordures sur les trottoirs ainsi que sur les deux marchés de Moroni est vraiment inadmissible”, nous dit une des responsables du mouvement Adrikini. Le mouvement Adrikini est né sous le régime de l’ancien chef de l’Etat, Ikililou Dhoinine.

Yahya Zakaria

Commentaires