C’est une grève qui a pris tout le monde de court. La scène observée hier au sein de l’opérateur historique a surpris plus d’un. Un fait rarissime qu’on n’a pas l’habitude de voir au sein des sociétés d’Etat plus particulièrement, à Comores Telecom. Tôt le matin, les agents avaient bloqué le portail. Seules les personnes de la maison pouvaient franchir la grande porte principale. Tous s’étaient réunis dehors dans l’enceinte de l’institution. La raison de cette grogne ? La réduction décidée par le nouveau directeur général, voire la suppression de certaines indemnités. «Nous sommes sortis de nos bureaux pour exprimer notre mécontentement face au traitement dont on nous réserve. Il est inconcevable que nos salaires soient revus à la baisse sans que nous soyons prévenus. Le minimum est de nous convoquer, étant les premiers concernés. On est censés connaitre les raisons de ces coupes salariales. Le directeur général aurait dû organiser une rencontre avec le personnel. Au lieu de ça, il a pris une décision unilatérale. L’employeur n’avait pas le droit de modifier le contrat du travail sans nous aviser «, a déclaré le chef de services par intérim des affaires sociales, Ali Hassane Ali, devant les médias.
Jusqu’au bout
Ce dernier, épaulé par d’autres collègues, est à la tête du comité provisoire chargé de mener les négociations avec la direction. «Nous ne renoncerons pas sans avoir discuté avec les responsables. N’ayez aucune inquiétude car on connait très bien nos revendications. Pour l’instant, on s’est mis d’accord pour assurer le service minimum», harangue-t-il à la foule. Il était presque 10h du matin, lorsque les employés ont accepté d’ouvrir les guichets. Depuis sa prise de fonction, Msa Mladjao a engagé de profondes réformes pour sauver la société qui serait au rouge.
Tout a commencé par une purge lancée contre les agents détenteurs de faux diplômes. Environ une soixantaine a été renvoyée. Les mesures d’austérité concernent également certaines indemnités. Les salaires également n’y ont pas échappé (les indices sont réduits de 25%). Les avancements par exemple ont été gelés. Si le directeur de l’opérateur national des télécommunications espérait redresser en six mois la barre d’une entreprise qui a perdu, «16 milliards de francs en trois ans», le refus du personnel de collaborer risque de compliquer ses ambitions. A l’heure où nous écrivions ces lignes, nous avons tenté de joindre le secrétaire général du syndicat du personnel de Comores Telecom, qui effectué une tournée dans les autres îles, mais en vain.