La direction générale et les délégués du personnel de Comores Télécoms se rencontrent ce matin pour échanger sur le projet visant à incorporer “certains agents” dans une nouvelle société, connu sous l’appellation de “société multiservice des Comores”. Celle-ci a vu le jour et souhaite s’assurer de la gestion de cette catégorie du personnel, les agents de sécurité et les gardiens plus particulièrement.
Cette société est gérée par la société de téléphonie mobile nationale dont trois cadres y sont détachés. Comores Télécom souhaite se séparer de cette catégorie d’agents dans le cadre d’un plan global d’assainissement et de réduction des effectifs de l’entreprise préconisé par la Banque mondiale “pour sauver la société d’une éventuelle faillite”. A en croire le secrétaire général du syndicat, “ces deux catégorie du personnel n’ont pas compris cette décision et à leur yeux ne pas pointer est synonyme de licenciement”. Pris de court par cette décision de muter les agents de sécurité et les gardiens dans cette nouvelle société, le personnel a demandé à rencontrer le directeur pour échanger sur plusieurs points, surtout la garantie de ne pas perdre leurs emplois, la conservation des avantages acquis et autres.
Ces avantages dont le personnel veut conserver à tout prix sont, entre autres, “l’ancienneté, la cotisation à la retraite, la mutuelle de santé, un salaire minimum de 50 mille francs comoriens”. La décision d’interdire le pointage a déclenché cette grogne. Un rendez-vous est pris pour aujourd’hui matin au lieu du vendredi. Pour le secrétaire général du syndicat, “le personnel n’a pas confiance et craint un revirement de la situation et surtout sur l’avenir de cette nouvelle entreprise même si on essaie de rassurer les agents qu’ils ne vont rien perdre, mais ils n’ont pas confiance”.
Le pointage électronique
Selon le secrétaire général du syndicat de Comores Télécom, Youssouf Soulé Ali, pour mener à bien ce projet, la direction a dépêché une mission dans les îles pour une sensibilisation. “Sans attendre le compte rendu de la mission dépêchée dans les îles, la direction a donné ordre d’interdire à cette catégorie de personnel de pointer leur journée de travail”. Cela a provoqué la colère des employés concernés. Accès impossible, Portes barricadées, bureaux fermés, l’ambiance qui a régné hier matin au siège de Comores Télécom était électrique. Il ne fallait pas grand-chose pour que l’atmosphère dégénère. Aussitôt, le Peloton d’intervention de la gendarmerie nationale (Pign) a débarqué.
Dans cette ambiance électrique, le secrétaire général de la Confédération des travailleurs et travailleuses des Comores (Ctc), Salim Soulaimane, était appelé à la rescousse par le secrétaire général du syndicat des agents de Comores Télécom.Pour le patron de la Ctc, son intervention avait pour but de défendre l’emploi. “Le directeur général de Comores Télécom a rassuré que le personnel va tout conserver ses droits. Si le directeur tient parole, l’emploi sera sauvé. Et de cette manière, nous allons éviter la précarité et tout ce qui va avec”.Au sujet de “ce manque de confiance pressenti par le personnel”, Salim Soulaimane dit aussi ne pas être totalement rassuré. “J’ai compris que le directeur doit avoir l’avis du gouvernement, de son ministre de tutelle, celui des finances et autre. Quant à la présence des Pign, le secrétaire général de la Ctc a suggéré au directeur de ne pas faire usage de la force”.