Le juge d’instruction chargé du dossier des agents des Aéroports des Comores (Adc) a rejeté la demande de mise en liberté provisoire formulée par Me Mzé Soilihi Kaambi, avocat des sept employés poursuivis et placés en détention provisoire suite à une plainte déposée par le directeur général, Maamoune Chakira pour les faits «d’atteinte au libre exercice du travail, violences et voies de fait, menace verbale et séquestration».
A l’issue de cette saisine de la justice et après le défèrement au parquet, une information judiciaire a été ouverte et parmi les grévistes, trois agents ont été placés en détention préventives pendant que quatre autres se retrouvent placés sous contrôle judiciaire.
Autre moyen de recours
Interrogé sur le sort de ces trois personnes qui entament leur dixième jour de détention préventive, Me Mzé Soilihi Kaambi a déclaré que «ces trois inculpés ont tous été entendus. J’ai donc formulé une demande de mise en liberté provisoire, cependant, le parquet s’est opposé à notre demande. Et malheureusement, le juge a rejeté ma demande». L’avocat a tenu à préciser que « ce refus manifesté par le parquet n’est pas une fin en soi. «La loi m’offre d’autre moyen de recours, j’ai donc fait appel sur cette décision du juge et à l’heure qu’il est, le dossier est déjà entre les mains du procureur général. C’est à la chambre d’accusation de statuer sur ma demande».
Se nourrissant de l’espoir, l’avocat estime que dans la mesure où la demande d’appel a été transmise depuis samedi dernier, il est fort probable qu’elle ait atterri au parquet général hier lundi 27 mars. «Avec beaucoup de chance, on espère qu’il sera examiné aujourd’hui ou samedi prochain». Au sujet des quatre autres inculpés placés sous contrôle judiciaire, l’avocat a indiqué qu’ils n’ont pas encore été entendus au fond. «J’ai préféré déployer tous mes efforts sur ceux qui sont actuellement en détention car c’est eux qui souffrent le plus par rapport aux autres étant donné qu’ils sont privés de leur liberté».
Notons que les faits qui ont conduit le directeur général à saisir la justice remontent au vendredi 17 mars dernier lorsqu’ une partie des agents de l’aéroport ont soulevé un mouvement de contestation contre lui. Maamoune Chakira est en effet accusé par une grande partie du personnel de gérer l’établissement d’une main de fer.
Excédés, les grévistes avaient empêché le directeur général d’accéder à son bureau de travail.
Mhoudini Yahaya