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Groupe Mabedja-Marche du 3 septembre I Empêchés, les manifestants n’ont pas pu accéder au lieu du rendez-vous

Groupe Mabedja-Marche du 3 septembre I Empêchés, les manifestants n’ont pas pu accéder au lieu du rendez-vous

Société | -

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Annoncé par les leaders du mouvement Mabedja, le rassemblement prévu à la Place de l’indépendance n’a pas eu lieu comme prévu le vendredi 3 septembre. Des jeunes s’étaient toutefois rassemblés à quelques mètres du lieu de rendez-vous sans pouvoir y accéder à cause de la présence des forces de l’ordre. Des échauffourées étaient aperçues au nord de Moroni au quartier Magoudjou dont une partie a été asphyxiée par des gaz lacrymogène. On déplore même «des blessés», selon plusieurs sources.

 

Malgré l’arrestation de certains membres et l’interdiction de leur manifestation, le groupe Mabedja avait maintenu sa marche vendredi 3 septembre à la Place de l’indépendance. Des membres des forces de l’ordre avaient investi les lieux tôt avant midi. Des éléments de l’armée étaient déployés dans les coins et recoins de la capitale. Tous les ronds-points de Moroni étaient surveillés.


Des jeunes s’étaient toutefois rassemblés à quelques mètres du lieu de rendez-vous sans pouvoir y accéder à cause de la présence des forces de l’ordre. Des échauffourées étaient aperçues au nord de Moroni au quartier Magoudjou dont une partie a été asphyxiée par des gaz lacrymogène. Un cortège de jeunes a été aperçu sur la route Mangani-Hadudja et celle menant Magoudjou à Volo volo. Les manifestants occupaient les rues du nord par intermittence par peur d’être attrapés.


Des grenades fusaient au nord de Moroni surtout lorsque des groupements de gens criaient à chaque passage des pick-up «Tsao ye Mabedja». Mais aussi, quand certains jeunes s’amusaient à barrer les routes. De Magudju à Volo-volo, en passant par Hadudja, seuls les bruits des grenades faisaient écho. Nadjma Hamidou, la quarantaine, rencontrée à Mangani, Nadjma avait peur et courait à chaque passage des pick-up de la gendarmerie.

Elle dit regretter d’avoir lancé des mots sur la vie chère. «Que Parler de la cherté de la vie ne soit pas permis. C’est vraiment triste que le Comorien doit vivre dans des conditions difficiles sans avoir le droit d’en parler», crie-t-elle en rappelant que cette marche n’était pas organisée contre le pouvoir «mais consistait à crier notre ras-le bol vis-à-vis de la situation actuelle».David Villa, étudiant à l’Université des Comores, se plaint car au lieu de bénéficier de la sécurité de la gendarmerie, «ils nous ont dispersés en nous envoyant des lacrymogènes».

Absence des membres de Mabedja

Les larmes aux yeux, ce jeune étudiant a déclaré qu’il ignorait que «rétablir l’ordre dans un pays qui se dit « émergent » était synonyme de faire régner le silence même quand tout va mal».


Certains manifestants affirment avoir été surpris par «l’absence des leaders du mouvement Mabedja». Soilihiya Madi, rencontrée vers Volo-volo qui courait pour échapper aux grenades lacrymogènes déclare : «Dois-je croire en un piège ou est-ce que les leaders des Mabedjas se sont foutus de nous ? Ils sont venus nous berner avec leur détermination à tenir une marche contre la vie qu’on mène. Mais ils ne sont pas là », a-t-il tonné. «Je ne sais pas comment qualifier ce qu’ils nous ont fait. Pensant marcher à leurs côtés, on est ici à nous faire arroser de grenades lacrymogènes tandis que eux s’enlacent chez eux et suivent les directs sur les réseaux sociaux…», a-t-elle lancé, très en colère.


Un jeune homme répondant au nom de Mounir Soibira a pris la parole et hurle contre Soilihiya. «Les Mabedja n’auraient pas fait appel aux citoyens s’ils n’allaient pas être présents».Contacté au téléphone en fin de journée, le chargé de communication du mouvement Mabedja Elhadadi Mohamed se félicite de «la réussite de la marche pacifique» qu’ils ont annoncée et affirme qu’»aucun des membres des Mabedja n’était présent.

C’étaient juste des citoyens lambda qui ont voulu honoré l’appel qu’on a fait si ce n’est l’intervention des forces armées».Toutefois il se plaint que la gendarmerie ne leur pas assuré la sécurité dont ils avaient besoin pour pouvoir manifester pacifiquement comme ils l’auraient souhaité.Au contraire «ils ont fait fuir tout le monde avec les grenades qui explosaient au nord de la ville» déplore-t-il. Des sources font état «des blessés».

Adabi Soilihi Natidja

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