Des agents de sécurité de la Société comorienne des ports(Scp) ont décidé de grever hier matin aux environs de 8 heures au port de Moroni en décidant de fermer les principaux portails des lieux. Cette grève n’a pas pu faire boule de neige puisque la majorité des agents a été arrêtée par les forces de sécurité. On ignore si le mouvement va encore se poursuivre. Les agents de sécurité ont laissé entendre que la grève s’explique en grande partie par «la non jouissance de nos droits fondamentaux», dont les prestations de la mutuelle de santé, le manque de rémunération et surtout l’arrivée d’ autres agents privés en charge de la sécurité des lieux, en remplacement de «nos collègues qui sont là depuis longtemps».
Le gardiennage, la sûreté portuaire, les cotisations…
À en croire le chef de la sûreté et de la sécurité portuaire de la Scp, Ali Mohamed Assoumani, «à notre grande surprise, on a trouvé que tous les portails étaient tous fermés, il n’y avait aucun accès pour entrer ni pour sortir. Cela fait une semaine que le directeur des ports Said Dahalane, après avoir discuté avec le staff, a constaté des défaillances au niveau de la sécurité au port de Moroni causés par nos agents de sécurité, avec autant de maladresses au niveau des marchandises», a-t-il-informé. Il ajoutera : «nous avons donc décidé de faire appel à des agents de sécurité privés qui ont de l’expérience et de l’expertise pour coacher nos agents afin qu’ils puissent mieux faire leur travail. Il s’agit d’une question de coaching, on n’a pas du tout l’intention de remercier nos agents de sécurité» a-t-il-fait savoir.
Selon lui, parmi les défaillances enregistrées, «souvent les agents de sécurité laissent entrer au port, des personnes sans aucun contrôle, ce qui est un problème majeur au sein de notre société puisque cela montre que nos ports ne sont pas au rendez-vous en matière de sûreté et de sécurité. «Ali Mohamed Assoumani va nous faire savoir que «l’Union européenne et l’Organisation internationale maritime ont financé un don de 20.000.000 d’euros à des pays de l’Océan indien dont les Comores afin qu’ils engagent des démarches pour certifier leurs ports et les mettre aux normes internationales. Cette année, elles ont effectué une évaluation dans notre port et elles ont enregistré beaucoup de défaillances envers les agents de sécurité, ce qui est un problème majeur puisque si ces maladresses persistent on risque de figurer sur la liste rouge des pays qui n’ont pas encore certifié leurs ports et donc ne disposant pas de normes en matière de sureté et de sécurité portuaire. Beaucoup de bateaux peuvent couper leurs liens avec nous à cause de cela, ce qui revient à dire que l’on va perdre ce financement».
Selon un agent de l’Apc interrogé par nos soins,» le directeur actuel veut se débarrasser de nous avec d’autres agents. Cela fait presque quatre mois qu’on nous a retiré notre mutuelle de santé et pourtant chaque mois on retire 7.500 franc comoriens sur nos salaires pour la mutuelle» a-t-il fait savoir avant de s’interroger sur le sort des fonds collectés par la direction générales. Il fera savoir, en outre, que «cela fait un an qu’on ignore la couleur d’une fiche de paie».
Soillah Hamidou, stagiaire