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Grève de la faim d’Achmet Saïd Mohamed I «Sa santé s’est dégradée», selon son avocat

Grève de la faim d’Achmet Saïd Mohamed I «Sa santé s’est dégradée», selon son avocat

Société | -   Faïza Soulé Youssouf

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Cela fait une semaine qu’Achmet Saïd Mohamed a débuté une grève de la faim. Sa famille alerte sur son état de santé. Les pouvoirs publics ne se sont pas encore exprimés à ce sujet.

 

Ce lundi, le leader du parti Hury en est à son 8eme jour de grève de la faim. Achmet Saïd Mohamed, qui par cette forme de contestation extrême, exige « soit un procès soit sa libération », serait « affaibli » selon son avocat, Me Djamal El-dine Bacar. Lors d’une conférence de presse tenue vendredi dans un restaurant de Moroni, il a indiqué que son client « dont l’état de santé se dégrade était sous perfusion et avait du mal à se tenir debout ».Ce père de famille de 48 ans, est en prison depuis une année parce que poursuivi pour « des faits d’attentat et de complot contre l’autorité de l’Etat et pour tentative de commission d’actes terroristes » présumés. «Sa glycémie et sa tension ont chuté», a alerté l’opposant Ibrahim Abdourazak, plus connu sous le surnom de Razida, qui a participé à la conférence de presse.

Vendredi, Al-watwan a contacté la présidente de la Commission nationale des droits de l’Homme (Cndhl), Sittou Raghadat Mohamed, concernant la situation du prisonnier. «La commission a rencontré Achmet Said Mohamed à la maison d’arrêt. Elle s’exprimera au moment opportun», a-t-elle indiqué.La famille de l’universitaire a publié un communiqué de soutien vendredi dans la soirée. «Nous alertons la communauté internationale, la communauté comorienne et les défenseurs des droits humains. Chaque jour qui passe aggrave la tragédie. Nous prenons à témoin la presse et les institutions internationales, qui restent silencieuses face à l’absence criante d’Etat de droit aux Comores», est-il écrit.Le ministre de la Justice, Said Omar Houmadi, n’a pas donné suite à nos appels ni à notre message Whatsapp. Quant à la porte-parole du gouvernement, Fatima Ahamada, elle n’a pas souhaité s’exprimer sur cette affaire.Joint vendredi, le ministre de l’Intérieur, Fakridine Mahamoud, avait lui indiqué « être à l’extérieur du territoire national et ne pas être très au fait de son cas ». Relancé dimanche, il n’a pas donné suite à nos sollicitations.


Amina Djohar, la mère d’Achmet, avait fait part de son désarroi vendredi. «Depuis qu’Achmet est en prison, le sommeil me fuit. Je l’ai empêché de faire cette grève de la faim mais il ne m’a pas écoutée», s’est lamentée la vieille dame.C’est par un courrier que cet universitaire a fait connaitre son intention d’entamer une grève de la faim. Par ce geste, il a voulu mettre en lumière, à l’en croire, son cas mais aussi celui d’autres prisonniers, détenus depuis plusieurs années, sans procès.Achmet Saïd Mohamed devrait être jugé devant la cour de sûreté de l’Etat. Selon des sources concordantes, une réunion portant sur la situation du prisonnier et la suite à donner s’est tenue au ministère de la Justice, vendredi. Aucune communication n’en a été faite à l’heure où nous mettions sous presse.

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