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Grève à l’Asecna I Les contrôleurs sommés de travailler «sous peine de sanctions»

Grève à l’Asecna I Les contrôleurs sommés de travailler «sous peine de sanctions»

Société | -   Abdou Moustoifa

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Le directeur avait prévenu les contrôleurs qu’ils s’exposaient à des sanctions disciplinaires sévères si jamais ils maintenaient leur mouvement. Le syndicat avait accepté de surseoir le préavis de grève qui devait avoir lieu du 25 au 27 août dans l’espoir de trouver un compromis. Les deux parties s’étaient mises d’accord pour poursuivre les tractations pendant un mois. Mais, «force est de constater que les négociations ont échoué», indiquent des agents.

 

Le ton est donné. Quiconque suivra le mot d’ordre de l’Union des syndicats des contrôleurs aériens de l’Asecna devra en assumer les conséquences. Voilà ce qui ressort des différents appels d’avertissement lancés depuis quelques jours par la direction de l’agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar. Hier jeudi, le gouvernement comorien s’est aligné sur cette position.

Dans une note signée par le secrétaire général, Ali Mohamed Abdallah, le ministère des transports ordonne la réquisition des contrôleurs aériens. «Se référant au mandat spécial du 21 septembre du directeur général de l’Asecna, relatif à la grève des contrôleurs, dirigés par l’intersyndical dénommé Usycaa et par nécessité de service, les contrôleurs sont réquisitionnés pour assurer le service de leurs charges», précise le document datant du mercredi 21 septembre.


Cela fait plus d’un mois que les contrôleurs aériens de 11 pays du continent africain menacent d’entrer en grève en guise de protestation contre «la non satisfaction d’un certain nombre de doléances», selon les syndiqués. Ils réclament, entre autres, «le reclassement catégoriel en G1 de tous les contrôleurs aériens, la résorption du sous-effectif dans les centres ATS, la réforme de la prime des heures de nuit», mais pas que.

Poursuites judiciaires

Le syndicat avait accepté de surseoir le préavis de grève qui devait avoir lieu du 25 au 27 août dans l’espoir de trouver un compromis. Les deux parties s’étaient mises d’accord pour poursuivre les tractations pendant un mois. Mais, «force est de constater que les négociations ont échoué», indiquent des agents qui précisent que l’Usycaa brandit depuis le 20 septembre sa menace de déclencher une grève. De son côté, le directeur de l’Asecna soutenu par les États concernés a promis de ne pas rester les bras croisés. «Nous ne cèderons pas à la dictature d’une minorité agissante et sournoise.

Face à cette situation, l’Asecna va recourir à la loi et aux autorités des États membres pour faire face à cette attaque injuste et mafieuse qui instrumentalises quelques agents égarés..», assurait Mohamed Moussa dans une lettre signée le 20 septembre depuis la capitale sénégalaise. Pour le centre de Moroni, le gouvernement semble ferme sur la question comme on le constate dans la note du ministère des transports. Celui-ci a déjà annoncé les sanctions auxquelles pourraient s’exposer les contrôleurs et les trois chefs de services qui ne répondraient pas à l’appel.


Les mesures annoncées sont nombreuses : suspension du contrat, licenciement, poursuite judiciaires, ainsi que celles qui sont prévues dans le statut unique du personnel et ses annexes. «Le contrôleur qui n’obéira pas, ne sera pas autorisé à entrer à l’aéroport en attendant son licenciement», avertit le secrétaire général du ministre des transports, Ali Mohamed. En plus des Comores, plusieurs pays à l’instar du Tchad ont suivi cette voie. Reste à savoir si les contrôleurs iront jusqu’au bout ou pas.

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