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Handicap et inclusion professionnelle I Briser les préjugés, ouvrir les portes

Handicap et inclusion professionnelle I Briser les préjugés, ouvrir les portes

Société | -   Mairat Ibrahim Msaidie

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L’intégration des personnes en situation de handicap dans le monde du travail reste limitée malgré des avancées notables. Le Comité national tripartite du dialogue social (Cntds) et le Mouvement des entreprises comoriennes (Modec), avec l’appui de l’Organisation internationale du travail (Oit), appellent à lever les obstacles et à mettre en œuvre des actions concrètes pour bâtir un marché de l’emploi inclusif et équitable.

 

Réunis le jeudi 14 août au Retaj, les acteurs publics, privés et associatifs ont participé à un atelier de restitution organisé par le Modec, dans le cadre du projet de renforcement de la résilience et de l’inclusion socio-économique des femmes et des personnes en situation de handicap, financé par l’Oit. Le président du Cntds, Moctar Zouboudou, a salué l’engagement du Modec et la mobilisation des institutions partenaires, estimant que le rapport présenté constitue «une base solide» pour orienter les ressources vers le secteur privé et instaurer un environnement de travail «sans discrimination». Il a invité les participants à aborder les échanges «avec ouverture et pragmatisme» pour faire émerger des propositions concrètes et partagées. De son côté, la vice-présidente du Modec, Faharate Mahamoud, a rappelé que cette rencontre représente «une étape importante» vers une économie comorienne «plus inclusive et solidaire», remerciant les entreprises de Ngazidja et de Ndzuani pour leur participation à l’enquête.

Des témoignages qui interpellent et des pistes d’action claires

Celle-ci montre que la présence des personnes en situation de handicap reste marginale, mais que la majorité des employeurs se disent ouverts à progresser vers plus de diversité. Les freins identifiés sont surtout matériels et liés aux préjugés, tandis que les attentes portent sur l’accompagnement technique, la formation et le soutien financier à en croire les acteurs. Parmi les interventions, celle de Chahalane Ahmed Saïd Ali Mohamed, représentant la fédération des associations de personnes à mobilité réduite, a marqué les esprits. Il a dénoncé l’image persistante selon laquelle «une personne handicapée doit être un mendiant» et rappelé que nombre d’entre elles disposent de solides compétences. Évoquant le manque de reconnaissance, l’exploitation et les difficultés spécifiques des mères de famille, il a appelé à distinguer les différents types de handicap et à renforcer la formation professionnelle, citant la pâtisserie ou la soudure comme pistes concrètes.


Le consultant de l’Oit, Soiduk Abdallah Ayouba, a détaillé les résultats de l’enquête menée auprès de 36 entreprises. A Ngazidja, moins de 20 % emploient déjà des personnes en situation de handicap, mais 57 % se disent prêtes à recruter. A Ndzuani, 20 % en emploient déjà et 70 % se déclarent disposées à le faire. Ngazidja dispose d’une meilleure accessibilité, tandis que Ndzuani affiche une intention plus forte d’embauche toujours selon les organisateurs. Dans les deux îles, les obstacles financiers, techniques et culturels restent importants.


Les participants recommandent la sensibilisation des dirigeants, l’adaptation des postes, la valorisation des bonnes pratiques et la mise en place d’incitations juridiques et économiques. Pour Faharate Mahamoud «faisons de cette restitution un point de départ pour agir ensemble et bâtir un monde du travail qui ne laisse personne au bord du chemin». A savoir que c’est une phase pilote et que «Mwali fera partie du projet».

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