Le bureau de la représentation de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) en Union des Comores a organisé un atelier à Fomboni, de jeudi à vendredi dernier. Cet événement a réuni des organisations non gouvernementales, des médias, des associations militantes pour les droits humains et de l’enfant, des représentants de la sécurité nationale ainsi que des institutions chargées de la protection des droits humains.
149 cas de violences entre janvier et août
L’objectif a été de sensibiliser les participants aux mécanismes de l’organisation en matière de protection des droits humains, mais aussi de lutte contre l’exploitation et les abus sexuels, aussi bien au niveau mondial qu’aux Comores. Cette initiative s’inscrit dans un effort de renforcement des capacités des partenaires œuvrant à Mwali aux côtés de cet organisme onusien pour combattre le harcèlement sexuel, la discrimination et l’abus d’autorité.
Selon Zaharati Madi, responsable du service d’écoute de Mwali, ce fléau a pris une ampleur considérable dans le pays, le harcèlement étant devenu monnaie courante, tant dans les milieux professionnels que dans la société comorienne. Entre janvier et août de cette année, 149 cas de violences ont été recensés sur l’île, dont 37 étaient des violences sexuelles et 40 des violences économiques. La majorité des victimes sont des jeunes filles.
Ben Charafaine Abdillahi, chargé de communication de l’Oms aux Comores, a expliqué que « l’exploitation sexuelle consiste à abuser de la vulnérabilité d’une personne, d’un rapport de force ou de confiance inégal pour obtenir des faveurs sexuelles ». Il a ajouté que l’abus sexuel implique une atteinte physique à caractère sexuel, commise sous la contrainte, la force ou à la faveur d’un rapport inégal, et que le harcèlement sexuel inclut tout comportement importun à connotation sexuelle pouvant être perçu comme choquant ou humiliant. Il a appelé le public à mieux comprendre ces notions pour transformer les mentalités et promouvoir un monde plus éthique. Il a précisé que toutes les formes d’inconduite sexuelle sont inacceptables et que leurs conséquences peuvent être graves et durables, comme l’isolement, la perte de l’estime de soi ou même le suicide.
Pour éradiquer ces violences, il est essentiel de collaborer avec les représentants du personnel sur les lieux de travail et de mettre en place des dispositifs de prévention. L’Oms recommande aux employeurs d’informer leurs salariés sur les dispositions légales et réglementaires en vigueur et de solliciter la médecine du travail pour des actions préventives au sein des entreprises.
Abdillahi Housni