Le bureau de l’Oms (Organisation mondiale de la santé) aux Comores a organisé un atelier de sensibilisation et de renforcement des capacités sur le harcèlement sexuel, la discrimination et l’abus. Cet événement s’est déroulé du 1er au 2 novembre à l’Hôtel des Îles, à Mutsamudu, et a rassemblé 30 participants représentant 19 organisations de la société civile, 4 médias et 7 autres institutions. Cet atelier visait à outiller ces derniers contre les comportements abusifs. Une formation similaire avait été organisée en août à Ngazidja, et une autre est prévue à Mwali d’ici la fin de l’année.Les organisateurs ont souligné la nécessité de sensibiliser et de partager des expériences pour combattre les comportements inappropriés.
Désigner des référents
«L’objectif de cet atelier est de permettre des échanges sur les differents thématiques du harcèlement, du harcèlement sexuel, de la discrimination et de l’abus. Nous cherchons à recueillir des témoignages, comprendre les difficultés rencontrées et partager des connaissances sur les dangers de ces pratiques », a expliqué le docteur Nassuri Ahamada de l’Oms. Il a espéré que cet atelier contribuera à désigner des référents au sein des institutions pour traiter ces questions.Le docteur Nassuri Ahamada a exprimé ses attentes quant aux résultats de cette formation de deux jours. «Si chacun comprend des termes comme exploitation, abus et harcèlement, nous pourrons favoriser un environnement de travail plus respectueux. Les participants ont également appris les définitions de concepts tels que le consentement éclairé, l’exploitation et le harcèlement sexuel. Par exemple, pour qu’un consentement soit valide, il faut que la personne soit majeure, saine d’esprit et pleinement informée des conséquences de cet accord », a-t-il précisé. L’atelier a inclus de nombreux témoignages et études de cas illustrant les situations de harcèlement et d’abus. À la suite de cette formation, plusieurs recommandations ont été formulées.
Le juriste Ben Charafaine Abdillahi Hamdi, également chargé de communication à l’Oms, a présenté la législation comorienne sur les inconduites sexuelles, rappelant que la loi qualifie les abus et le harcèlement d’«infractions graves». Ben Charafaine a plaidé pour la mise en place de mécanismes de plainte spécifiques dans chaque institution et organisation. «Il est essentiel qu’une personne dédiée soit présente pour traiter ces cas. Tout le monde doit avoir le courage de s’exprimer et de dénoncer. Au sein du Système des Nations unies (Snu), nous disposons de mécanismes de plainte, de protection et de sensibilisation qui devraient être appliqués dans toutes les structures », a-t-il insisté.Fatima Halidani, présidente de la Fédération nationale des sages-femmes des Comores, a apporté son témoignage, en affirmant que «bien souvent, les auteurs de ces actes ont eux-mêmes été victimes par le passé, ce qui rend ces comportements ‘normaux’ à leurs yeux ».