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Hassan Mohamed Halidi, Maire de Moroni I «Pour une ville propre... et ouverte au monde»

Hassan Mohamed Halidi, Maire de Moroni I «Pour une ville propre... et ouverte au monde»

Société | -

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Un an depuis son élection à la tête de la commune de Moroni, Hassan Mohamed Halidi se montre confiant et ambitieux. De la gestion des déchets à la dotation des 5 millions prévue par la loi des Finances pour chaque commune, «le doyen» a accepté de nous livrer ses premières impressions du maire de la capitale. Entretien.

 

Quel est votre sentiment un an après votre élection à la tête de la mairie ?

Je suis devenu maire avec un sentiment de fierté et avec la ferme conviction que nous sommes capables de relever le défi du développement de la capitale, en nous inscrivant sur l’émergence voulue par le chef de l’Etat, Azali Assoumani, et en nous appuyant, notamment sur le Milanantsi et son état d’esprit de «Uvu - Anri - zitrendwa».
Cette démarche engendre une concurrence positive entre les quartiers, chacun voulant faire mieux que l’autre dans un esprit solidaire. Fonctionnement que l’on trouve facilement dans les villes et villages, que dans la capitale.

C’est par ce discours que le parti Orange, membre de la mouvance présidentielle, s’est engagé auprès de la population.
Mon sentiment, un an après avoir pris la tête de la mairie, est l’espoir. Espoir appuyé sur la volonté, la détermination et l’audace, à savoir en comorien «faliki- anri- zi trendwa».Cela est possible car la ville de Moroni regorge de talents ne demandant qu’à être mis en valeur, aussi bien dans la religion, dans la notabilité que dans la diaspora.

Quelles sont vos grandes priorités pour la commune ?

Elles sont nombreuses. La première consiste à améliorer la qualité de vie de mes administrés, en luttant sans relâche pour une ville propre, belle, accueillante et ouverte au monde. C’est un chantier qui prendra du temps et dont les résultats immédiats sont promoteurs. Ma seconde priorité est l’aménagement de la ville.
Tout cela est possible par la mise en place progressive d’un plan de développement communal, impliquant l’ensemble de la population.

La gestion des déchets est devenue problématique dans les grandes villes du pays, que proposez-vous concrètement ?

Je propose de prendre en compte que ce n’est pas un problème d’aujourd’hui. Il reste beaucoup à faire, mais il n’existe plus de dépôts sauvages et la puanteur de nos rues a disparu.Dans quelques mois, les engagements, les conventions avec des entreprises, des Ong porteront leurs fruits. Parmi ces partenaires, Be and Co, Onu Habitat, Oxfam et une entreprise sud-africaine, notamment.Nous nous appuyons aussi bien évidemment des Ong locales. Nous comptons bien entendu sur l’appui de l’Etat, notamment en nous reversant nos droits, tel que le centime additionnel représentant plus de 120 millions de nos francs, la loi des Finances l’a prévu.

On dit souvent que les communes sont devenues des coquilles vides, comment faire, d’après vous, pour les mettre au cœur du développement du pays ?

Comme vous venez de comprendre, la commune de Moroni n’est pas une coquille vide. Nous avons une ambition, des compétences et un programme à mettre en place. Je mise sur une politique de déconcentration, à savoir rapprocher l’administration des administrés. Je propose de miser sur le savoir-faire, le bon sens.
J’essaie de m’entourer de techniciens compétents, avec une expérience avérée et apportant une plus-value vérifiable et visible à la ville.Miser sur les compétences techniques, sans prise en compte d’éventuelles opinions politiques pour ainsi assurer une continuité et une institution stable. Je propose aussi une société où chacun aura sa place et qui protégera ses plus faibles.

En conclusion, inspirons nous de notre coach Amir Abdou, qui a démontré qu’avec de l’amour, de la persévérance, nous pouvons réussir. Amir est notre modèle. Quant à l’aide de l’Etat, nous avons la conviction qu’elle viendra. Inchaallah. Une réorganisation de nos services s’est enclenchée. Les départements se professionnalisent. À titre d’exemple, le département Environnement et Éco-tourisme. Un projet de reforestation de la ville est en cours, grâce au concours de Andilyat Mohamed Abderemane, avec le soutien de hauts cadres, telle que Madame Fatouma Abdallah et des associations comme Bandabitsi. L’urgence consisterait à organiser des formations de nos agents et notamment de l’urbanisme, de la voirie, du service financier, du service environnemental et de l’éco-taxe. Ces formations que nous souhaiterions mettre, en continu, auraient deux axes, un axe civique et un axe technique. Elles s’inscrivent dans le cadre du renforcement des capacités.

La loi des Finances avait prévu une dotation de 5 millions de francs à chaque commune par an, où en est-on ?

Comme je l’ai évoqué tantôt, la dotation de la ville de Moroni surtout concernant les centimes additionnels est fixée à 120 millions par la loi des Finances.
Il est regrettable que jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons reçu aucun centime mais avec bien sur l’espoir, nous espérons que d’ici peu nous percevrons cette somme. Nous avons adressé une lettre de rappel au ministre des Finances sortant et je pense que nous aurons une réponse favorable car cette dotation constitue approximativement le 1/5 du total de notre budget.

Yahya Zakaria

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