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Hausse des denrées agricoles et des produits halieutiques I Houmed M’saidie dénonce «un abus» des agriculteurs et des pêcheurs

Hausse des denrées agricoles et des produits halieutiques I Houmed M’saidie dénonce «un abus» des agriculteurs et des pêcheurs

Société | -

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Devant la presse hier, le ministre a déploré “la hausse anarchique des prix” des produits agricoles et halieutiques en interpellant les agriculteurs et les pêcheurs, précisant que “si l’Etat apporte des appuis aux acteurs des deux secteurs, c’est pour leur permettre, en retour, d’appliquer des prix raisonnables pour le bien de la population”.

 

Le ministre de la Production, Houmed M’saidie, s’étonne dans une conférence de presse tenue hier mardi sur les prix appliqués aujourd’hui sur les denrées alimentaires. Pour lui, “rien ne justifie la flambée des prix surtout des produits locaux alors que l’Etat et ses partenaires ont beaucoup investi dans les secteurs de l’agriculture, la pêche et l’élevage”. À l’en croire, l’inflation des produits agricoles et halieutiques “est déraisonnable et inexplicable pour plusieurs raisons”.


Le porte-parole du gouvernement cite l’exemple du prix appliqué sur la pomme de terre récemment proposé à 750fc le kilo dans une foire agricole tenue dans la capitale. “Comment peut-on arriver à un tel prix au moment où même les semences, c’est le ministère qui les a gracieusement remises à titre gratuite aux Crde (Centres ruraux de développement économique, ndlr)”, s’est-il interrogé. “Ce n’est pas parce qu’il y a des personnes qui vendent le même produit aux prix de 1000 fc que nous sommes obligés de le vendre à 750 fc. On pouvait proposer le kilo à 250fc. Le produit serait écoulé vite et en quantité maximal”, s’étonne le ministre de l’agriculture.

Les actions engagées en faveur des agriculteurs et des pêcheurs

Houmed M’saidie dénonce au passage “une sorte d’abus des agriculteurs qui veulent d’une seule récolte engranger des bénéfices d’une année”. Il ajoute : “l’Etat s’est désengagé sur la fixation des prix sur certains produits. Ce n’est pas par volonté mais c’est la politique entreprise partout dans le monde. Mais à un moment l’Etat doit agir car les temps sont difficiles. Et on ne peut pas laisser un kilo de riz couter 400fc, un kilo de pomme de terre 750, trois bananes pour 400 fc, deux fruits à pain pour 1000fc. L’Etat ne peut pas laisser les choses ainsi au moment où l’on sait que notre pouvoir d’achat ne le permet pas”.


Même reproche pour les produits halieutiques. “Aujourd’hui 12kg de thon valent 60.000fc (…). C’est une exagération”, tonne le ministre qui, encore une fois, fait savoir que l’Etat s’est beaucoup investi dans le secteur de la pêche et que rien “ne justifie la montée vertigineuse des prix des produits de la mer”. Dans son explication, le ministre de la Production a été rejoint par les directeurs de l’Agriculture et son collègue de la pêche qui ont, chacun, énuméré les actions réalisées par le gouvernement en faveur, entre autres, des agriculteurs et des pêcheurs.


Pour le directeur des stratégies agricoles et élevages. Ces derniers temps, “l’Etat avait mis l’accent sur les infrastructures agricoles pour faciliter aux agriculteurs l’accès aux zones agricoles en construisant plus de 40 km de routes. Mais également des citernes sur place et des points de vente à proximité des zones agricoles”.
“50000 vitroplants ont été distribués à des prix symboliques à des planteurs de bananes. De même 250tonnes de semences de pomme de terre ont été gratuitement distribuées à des agriculteurs”, a-t-il souligné, annonçant un projet en gestation de constructions des dépôts pour le stockage et la conservation des produits périssables tels que les tomates et autres.


Le directeur général des ressources halieutique, abonde dans le même sens. Comme le ministre, il s’étonne lui aussi de la hausse des prix qui, d’après lui, “n’a pas lieu d’être en raison des multiples appuis accordés aux acteurs du secteur de la pêche par le gouvernement et ses partenaires”. Pour lui, “le pays enregistre des progrès en matière de pêche. Car on est passé de 6000t de pêche à 20000t”. Sauf que nous sommes soumis aux aléas climatiques, “il y une période d’abondance comme il y a une période de frugalité”. Celle-ci, a-t-il ajouté, “peut correspondre à une période où la demande soit supérieure à l’offre”.

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