Les leaders du mouvement “Naribarikishe ye Komori” ont convié la presse, mardi dernier, pour donner leurs points de vue sur l’inflation aux Comores. Le chargé de communication de la fédération de Ngazidja, Moudjahid Abdoulbastoi, est revenu notamment sur les conséquences de la hausse des différents produits de première nécessité.“Nous savons très bien que l’origine de cette inflation, c’est la Covid-19 mais aussi la guerre en Ukraine qui vient amplifier la crise”, a-t-il rappelé avant d’appeler à “une meilleure gouvernance” des sociétés d’Etat. Selon lui, “cela permettra de relever les défis et de résoudre les difficultés des Comoriens”, ajoutant que “l’ouverture des capitaux des sociétés d’Etats permettra de sauver nos entreprises”.
Réduire le train de vie de l’Etat
Pour sa part, le secrétaire général du parti, Salim Youssouf Idjabou, a fait part de l’urgence de “proposer des solutions pour mieux lutter contre l’inflation et éviter de sombrer dans l’avenir”. “Pour gouverner un pays, il faut prévenir et se préparer. Si nous sommes là aujourd’hui, c’est parce que nos dirigeants, depuis l’indépendance, ignorent que nous sommes un archipel. Ils n’ont pas réfléchi sur les moyens d’accompagnement du pays et de sa population en période de crise”, a-t-il déploré. Salim Youssouf estime que les autorités devraient revoir le coût de fonctionnement des institutions. “Pour sortir les Comores du gouffre, il faut réduire le train de vie des membres du gouvernement, ouvrir les capitaux des sociétés d’Etat, entre autres”, a-t-il plaidé.
Le mouvement “Naribarikishe ye Komori”, qui plaide pour “une vraie révolution des mentalités”, dit ne pas partager les mêmes approches que les opposants au président Azali Assoumani qui, selon eux, “entretiennent la politique du ventre” avec comme seule ambition “de reprendre des postes”.Les conférenciers ont dévoilé une partie de leur philosophie de combat. “Nous ne nous battons pas contre Azali, nous nous opposons à un système dirigé actuellement par lui. Nous luttons contre un système et non contre des individus” a insisté Me Moudjahid Abdoulbastoi, précisant que leur mouvement ne présentera pas des candidats aux élections de 2024.
“Pour les élections de 2024, nous n’aurons pas de candidats. Pour l’instant, nous ne croyons pas qu’il y aura des élections transparentes et libres”, a-t-il estimé.Idem pour le secrétaire général du parti. Salim Youssouf Idjabou assurera que leur mouvement, né il y a 7 ans, s’oppose au gouvernement actuel mais n’adhère pas à l’idéologie “sors-toi pour que je m’y mette, roha ni ndjie” de l’opposition. “Nous ne travaillons ni avec le gouvernement ni avec l’opposition, lesquels incarnent un système qui détruit notre pays depuis l’indépendance”, a-t-il indiqué.