logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Hausse des prix des produits pétroliers I Des citoyens appellent à des mesures d’accompagnement

Hausse des prix des produits pétroliers I Des citoyens appellent à des mesures d’accompagnement

Société | -

image article une
Au lendemain de l’annonce de la hausse des prix des produits pétroliers, Al-watwan a donné la parole à des citoyens pour recueillir leurs avis et impressions sur la hausse des prix des produits pétroliers. Certains expriment leur mécontentement, d’autres y réclament des mesures pour amortir le choc. Des automobilistes profitent pour augmenter les frais de transports. Dans la capitale, quelques chauffeurs taxent le frais de transport à 300 francs, d’autres vont jusqu’à 400 fc. Pourtant, le ministre de l’Economie a fait savoir que les chauffeurs devraient continuer à appliquer les frais habituels en attendant des mesures de recadrage des nouveaux tarifs engendrés par la hausse des prix du carburant.

Mahamoudou Hodari Mlanao

“La hausse des prix des produits pétroliers touche presque tous les pays du monde. Les Comores ne peuvent en aucun cas faire exception. Mais la réalité du coût de la vie quotidienne chez nous diffère des autres pays. Je trouve que cette décision de fixer des frais des transports n’a pas été bien examinée. Les prix ont été fixés sans tenir compte de notre réalité. Et elle ne protège plus les citoyens. Malgré les crises planétaires à l’origine de cette hausse, le gouvernement de chaque pays prend des mesures alternatives pour protéger sa population. Et cela ne semble pas être le cas chez nous car aucun plan d’accompagnement n’est proposé. On peut en déduire une insensibilité des décideurs vis-à-vis du bien-être de notre population qui peine joindre les deux bouts. Je suis convaincue que si aucune mesure palliative n’est prise, on risque de voir d’autres phénomènes comme les vols, les actes de violence, les détournements”.

Chakira Maliki, directeur régional de la Sonede

“Il s’agit des mesures évidentes et inévitables car les principaux producteurs du pétrole eux-mêmes sont confrontés à cette hausse, depuis quelques années. Mais la question reste à savoir les mesures d’accompagnement à proposer pour faire un équilibre face aux doléances et aux difficultés des uns et autres. Ce sont tous les secteurs d’activités qui seront touchés, les prix vont doubler, y compris les frais des transports et le prix de la baguette de pain. On ne peut pas sous-estimer les 200f ajoutés aux prix car ils ne sont pas en revanche rajoutés nulle part. Le gouvernement devrait au plus vite possible réviser les salaires de ses agents en pensant surtout à ceux qui n’ont plus de salaires”.

Mariama Harouna,

“J’ai été trop inquiète des réactions des citoyens suite à la publication de l’arrêté ministériel portant hausse des prix des produits pétroliers. Je me demandais si les Comoriens ignorent les multiples crises qui secouent le monde actuel, lesquels paralysent les superpuissances. Mais après quelques explications, j’ai vite compris les soucis de la population qui vit avec le même salaire depuis plus de 10 ans. On m’a ainsi fait comprendre qu’avant l’annonce des présents tarifs, il est clair que certains salaires des fonctionnaires de l’Etat ne répondent plus à leurs charges mensuelles, ne serait-ce qu’aux frais de transports. Maintenant, ce n’est pas le cas. Et le pire dans tout ça, aucune sensibilisation ni marge n’a été donnée avant l’application de l’arrêté”.

Ikramdine Ahamada, taximan

“C’est une catastrophe pour nous ainsi que pour les clients surtout que certaines personnes (passagers) ne veulent pas comprendre que je ne peux pas acheter 5 litres à 3 250 francs et faire payer au client 200 ou 250 francs. Je ne vais rien gagner. Il faudrait que les clients comprennent et ne pas surtout penser que nous souhaitons augmenter les frais des transports mais nous sommes contraints par la réalité des choses. J’appelle la population à se réveiller, et à exprimer son mécontentement afin que cela change le plus vite possible”.


Bahati Bacari, agent de la Sonede

“Il s’agit d’un grand problème, parce qu’avec la hausse des prix des produits pétroliers, tout va augmenter. Dans les marchés, dans les pharmacies pour ne citer que ceux-là. Nous faisons face à une pauvreté conséquente et avec un salaire qui avoisine les 50.000 francs, on a du mal à subvenir à nos besoins. Je fais appel au gouvernement à encore réfléchir des alternatives, par exemple, sans cela, personne ne va s’en sortir”. 

Propos recueillis par Hamidou Ali et Hairiat Mohamed, (stagiaire)

Commentaires