Dans le cadre de la hausse des prix des produits pétroliers, le porte-parole de Beit-salam, Mohamed Ismaila s’est prêté, hier à l’Ortc, à un entretien avec les journalistes de la chaîne nationale, Fatima Ahamada, et le journaliste du quotidien Alwatwan, Nassila Ben Ali.
La survie de la société
Annoncé lundi 30 mai dernier, la hausse des prix des produits pétroliers a suscité l’inquiétude de la population. En effet, la première mesure du tout nouveau ministre de l’Economie, Ahmed Ali Bazi aura pris tout le monde au dépourvu, pourtant, à en croire Mohamed Ismaila, cette éventualité était déjà entérinée «depuis un certain moment» et qu’ «il aurait fallu avertir les Comoriens avant d’annoncer une telle mesure».
Toujours est-il que ce dispositif aussi «brusque que brutal» divise l’opinion publique et entraine une totale discorde dans plusieurs secteurs. Mais pour Mohamed Ismaila, il était plus nécessaire, pour la survie de la Société comorienne des hydrocarbures(Sch), dos au mur, et subissant les affres de nombreuses voix, comme celle de l’ancien gouverneur de l’île de Ngazidja, Mouigni Baraka Saïd Soilihi, qui avait fustigé la «mauvaise gestion» de l’institution.
«Cette décision d’augmenter les prix pétroliers n’a pas pour but d’engendrer des économies, mais d’épargner la société comorienne des hydrocarbures(Sch) à un déficit financier de 11 à 14 milliards d’ici la fin de l’année. Avec cette mesure, l’institution devrait enregistrer une perte de sept milliards», a déclaré l’ancien ministre de l’éducation. Mohamed Ismaila, loin d’écarter la réalité de la spontanéité de l’annonce de la flambée des prix, a tout de même tenu à atténuer son effet, affirmant que des citoyens avaient, sans aucune mesure des autorités, décidé des prix de certains produits pétroliers. «Certains vendaient le pétrole lampant à 500 franc alors qu’on leur en vendait à 250 fc et, d’une manière générale, le prix du pétrole est le seul qui est resté constant ces derniers temps», a déclaré le porte-parole de Beit-Salam.
Quoi qu’il en soit, cette la hausse du prix du carburant qui a occasionné l’anarchie dans biens de domaines, notamment celui du transport en commun.Dans plusieurs régions comme celle de Mitsamihuli-Mbude, des mouvements de grève ont été recensés, boycottant les prix des transports fixés en commun accord entre le ministre de l’Economie et Usukani wa masiwa.
L’anarchie totale
Une attitude que ne comprend pas Mohamed Ismaila pour qui, «les transporteurs ne devraient pas se sentir lésés, compte tenu de la chance qui leur a été donnée de s’exprimer, afin de trouver un équilibre entre la hausse du carburant et le prix du transport». D’autant plus que, juge le porte-parole de Beit-Salam, cette augmentation des prix n’a rien d’exclusive, et s’aligne dans la logique de la conjoncture mondiale marquée par la hausse, compte tenu de la crise de la Covid-19 et la guerre en Ukraine.
Autre problématique soulevée par les pourfendeurs de la montée des prix : la stagnation des salaires. Interrogé sur la question, Mohamed Ismaila soutient qu’il ne suffit pas «d’augmenter les salaires, mais de s’assurer qu’ils soient versés». Dans tous les cas, des acteurs de la société civile ont prévu des manifestations demain pour contester cette mesure, mais Mohamed Ismaila les exhorte à «montrer une autre démarche à suivre, si jamais celle empruntée par les autorités n’étaient pas la bonne»n