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Hausse des prix du carburant I Les frais de transports ne font pas l’unanimité

Hausse des prix du carburant I Les frais de transports ne font pas l’unanimité

Société | -   Abdou Moustoifa

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Lundi, dans la capitale, des chauffeurs se permettaient sur aucune base de faire payer aux passagers des frais pouvant atteindre 400 francs, selon le trajet. Et les nouveaux tarifs obtenus aux forceps après de longues et houleuses discussions entre le bureau national du syndicat des transporteurs et le ministère de l’Économie ne semblent pas hélas faire l’unanimité.


Les nouveaux prix des transports en commun publiés mardi par les autorités et le syndicat Usukani wa Masiwa sont rejetés par certains transporteurs, à Ngazidja plus particulièrement. Certaines régions ont d’ailleurs annoncé leur intention de vouloir partir en grève «si le gouvernement ne revoyait pas les tarifs publiés avant-hier». C’est le cas des chauffeurs de la région de Washili et de Mitsamihuli. Ceux de Ntsudjini ont également rejoint le mouvement. Ils s’estiment tous lésés compte-tenu de la situation. «Nous avions proposé 1000 francs, le minimum serait de revoir jusqu’à 750fc. Pas au-dessous», déplore, le président des transporteurs de la cellule de Washili, Adjirani Soulé. Ce chauffeur originaire d’Itsinkudi ya Washili a ajouté qu’à défaut d’un compromis, les siens entameront une grève.

Depuis que les rumeurs sur l’augmentation des prix des produits pétroliers ont commencé à circuler, la population s’attendait déjà à une flambée des tarifs des transports. Au lendemain de l’annonce, nombreux chauffeurs travaillant dans la capitale profitaient déjà pour fixer leurs propres tarifs. Des passagers ont même affirmé avoir eu à payer jusqu’à 400 fc, lundi.Censée mettre un terme à cette anarchie, la réunion du mardi n’a visiblement pas apporté les résultats escomptés. Le syndicat national des transporteurs et le ministère de l’Économie peinaient à trouver un terrain d’entente. Résultat : la rencontre s’était étalée jusqu’à 22h presque soit donc 7h de discussions.

Ntsudjini, Mitsamihuli

Une note portant fixation des frais des transports a été publié. «Le gouvernement était du côté du citoyen. Les autorités voulaient fixer des tarifs qui seraient supportables aux dépens des chauffeurs. Oubliant que dans pareils cas, il revient à l’Etat d’avaler les couleuvres en supportant les pertes. Nous n’étions pas sur la même longueur d’onde. Voilà pourquoi les négociations se sont enlisées jusqu’à tard», a souligné le président de la cellule de Mbwankuwu qui avait pris part à la réunion du mardi. Si les propositions d’Usukani Wamasiwa pour des zones comme Bambao nord-Sud, Moroni, Fumbuni ont été retenues, celles concernant le Washili et Mitsamihuli n’ont pas du tout été du goût des chauffeurs. «Ils se sont présentés au siège du bureau national ce mercredi et réclament des réajustements. Certains prévoient d’entamer une grève.

 

Les autres cellules de l’île n’auront d’autre choix que d’emboiter le pas», a prévenu le président de la cellule de Mbwankuwu. Hier, les transporteurs de Ntsudjini, Washili ou encore ceux de Mitsamihuli avaient donné le coup d’envoi. «Pour le trajet de Mitsamihuli, nous avions suggéré 1000 fc. Mais ils ont réduit jusqu’à 600fc. Alors que Moroni-Hahaya le prix retenu est de 500 fc. Où est la logique ? A Mbwankuwu sur la table, le syndicat a proposé 1250 fc, qui finalement a été revu à la baisse pour atteindre 900 fc. Vous voyez. Tous ces facteurs sont à l’origine de cette grogne.De notre côté, on leur a demandé de nous laisser un peu temps pour rencontrer les autorités dans l’espoir de trouver une solution», plaide le chef de la cellule du Mbwankuwu. Au moment où nous mettions sous presse, les tarifs sur l’île de Mwali avaient été publiés. On ignore s’ils conviendront ou pas aux transporteurs de l’île.

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