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Hausse des prix I Le Modec dit défendre «la cause» des commerçants

Hausse des prix I Le Modec dit défendre «la cause» des commerçants

Société | -

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Le président du Mouvement des entreprises comoriennes (Modec) plaide pour la mise en place d’une commission qui serait composée, entre autres, de membres du “ministère de l’Economie, des Finances, de l’Agriculture et de la présidence” pour réfléchir sur deux phases : “la lutte contre la hausse des prix et la lutte contre la pénurie”.

 

Après d’insistantes accusations à l’encontre des “grossistes” de la part de détaillants mais surtout de l’opinion, le Mouvement des entreprises comoriennes (Modec), dos au mur, a tenu avant-hier lundi, à l’hôtel le Retaj, une conférence de presse pour défendre “la cause” des commerçants. En ce mois de Ramadhwani, bon nombre de Comoriens peinent à joindre les deux bouts, tant les prix dans les marchés sont exorbitants, et ce malgré les mesures d’encadrement des prix annoncées par le ministre de l’Economie.


Cette mesure a d’ailleurs fait l’objet de vives réactions de la part de “détaillants” ayant fait l’objet de rappel à l’ordre car ayant refusé de se soumettre aux structures des prix homologuées. Ces “détaillants” avaient porté des accusations à l’encontre des “commerçants grossistes “ qui seraient à l’origine de “cette grande inflation”. L’ancien gouverneur de l’île de Ngazidja, Mouigni Baraka Said Soilihi, avait également appelé le gouvernement à “s’attaquer aux grossistes”.


accusations qui ont “scandalisé” les membres du Modec, et son président ne s’en cache pas. “Il y a au moins 12 personnes qui interviennent dans l’importation d’un produit. On peut citer, entre autres, le fabriquant, le transporteur ou encore la Douane. Pourquoi faut-il toujours s’en prendre aux commerçants ?”, devait pester Mourad Bazi. Ce dernier a insisté sur la différence entre grossiste et détaillant, un argumentaire qui fait écho avec la rencontre qui a eu lieu samedi dernier, entre le président de la République et les opérateurs économiques. Le ministre de l’Economie avait d’ailleurs déclaré qu’il allait revoir son arrêté, et y inclure cette différence.

Des circonstances atténuantes ?

Autre argumentaire avancé par Mourad Bazi : la crise de la Covid-19, puis la guerre en Ukraine. La première crise aura comme compromis la mise en application de la loi sur la concurrence, tant dis que le pays risque de plonger, comme bon nombre de pays, dans un marasme économique sans précédent. “La Russie est un grand exportateur de pétrole, engrais et blé. Qui nous dit qu’elle ne va pas, dans un avenir proche, mettre fin à l’exportation de ses produits ?”, devait-il se demander. Quelle solution donc ? Le président du Modec veut faire dans la prévention, “créer des chambres froides pour y stocker les produits au cas nos exportateurs nous coupent les vivres”.


Parlant de la vie chère, Mourad Bazi évoque également “une question nationale, et non politique”. Pour y remédier, il propose la mise en place d’une commission qui serait composée, entre autres, de “membres du ministère de l’Economie, des Finances, de l’Agriculture, des opérateurs économiques et de la présidence” pour réfléchir sur deux phases : “la lutte contre la vie chère et la lutte contre les pénuries”.

Mourad Bazi est également revenu sur les 5 milliards qui étaient destinés à plus de 150 commerçants, affirmant que “seuls 16” en auraient bénéficié. Le président du Modec a pris soin de faire savoir que cet argent n’appartenait pas à l’Etat mais que celui-ci s’est porté garant. “L’Etat a présenté des garanties, mais c’est la banque qui assurait les prêts. En cas de faillite, la banque saisirait l’Etat qui, à son tour, saisirait le commerçant”, a-t-il déclaré. Il a également pointé du doigt “le manque de solidarité entre commerçants” car, à ce jour, moins de personnes ont tiré profit de cette aide, car chacun aurait passé la commande de son côté, au lieu de travailler ensemble pour des commandes groupées.

Housni Hassani

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