La mobilisation citoyenne ratée du samedi 4 juin car empêchée par les forces de l’ordre ne signifie pas une capitulation, croit-on savoir dans les milieux des organisations de la société civile. Du côté de la confédération des travailleurs et travailleuses des Comores (Cttc), depuis cette date, «les réunions se sont enchaînées en vue de définir une conduite à tenir. Les prix ont augmenté, il est donc temps de faire des actions pour amener le gouvernement à reculer et revoir leur décision suicidaire», a déclaré Salim Soulaimane, secrétaire général de la Cttc. Au sujet de ces réunions, selon le secrétaire général, leur objectif est de faire une évaluation de la situation qui prévaut dans le pays. «Dans nos conclusions, on a constaté qu’il y a des choses qui ne sont pas dites et une déclaration va être rendue publique dans très peu de temps».
Des mesures de sortie de crise
Quant au camp de la Fédération comorienne des consommateurs (Fcc), la présidente, Nasrat Mohamed Issa a laissé entendre qu’ils ne vont pas baisser les bras. «Nous continuons à réfléchir sur les propositions de solutions contre la vie chère car la situation est grave. Nous continuons à nous battre et n’allons pas baisser les bras», a-t-elle souligné. Cette situation qualifiée de «grave» par la présidente de la Fcc est une suite logique engendrée une conséquence logique de la hausse à une hauteur de 25, 40 voire 44,44% des produits pétroliers. «Les cacahuètes ont doublé leur prix, passant de 50 à 100f, la boite de sardine «viko» est passé de 800f à 1250, les produits de construction suivent le rythme et c’est comme ça jusqu’à quand», s’est-elle interrogée».
Pour la présidente de la Fcc, «la matrice ou la règle de trois utilisée par le gouvernement pour revoir à la hausse les prix des produits pétroliers et les frais des transports en commun est à l’origine de cette anarchie». «Il est très urgent de prendre les mesures qui s’imposent car la situation actuelle ouvre les portes à tous les dérapages, l’insécurité, le vol…». Dans leur démarche de lutte contre la vie chère, la présidente de la Fcc a dit être consternée par l’attitude des autorités lors de la rencontre. «Nous pensions qu’elles allaient nous présenter des mesures de sortie de crise, mais rien. Elles nous ont simplement invités pour nous informer de la hausse des prix des hydrocarbures que tout le monde était au courant. Elles n’étaient pas capables de nous dire ce qu’elles envisagent de faire».
Quant au patronat, le président du Mouvement des entreprises comoriennes (Modec), Mourad Ali Bazi déclare que cette hausse des produits pétroliers qui fait grincer les dents et les maigres portefeuilles des Comoriens est «justifiée car c’est pour sauver la Société comorienne des hydrocarbures. L’Etat doit accompagner cette société, sinon elle tombe en faillite». Pour le président du Modec, les entrepreneurs de la place se rencontrent, après la hausse des prix des produits pétroliers, pour dégager des propositions de solution à apporter à l’Etat. «Ce n’est pas dans notre intérêt d’avoir un Etat pauvre, nous allons donc l’accompagner pour qu’à son tour, il accompagne la population et les entreprises».