La Fédération des consommateurs comoriens (Fcc) a rencontré la presse, dans l’après-midi d’hier mercredi 1er juin pour rendre publique sa position après la hausse des prix des produits pétroliers. Devant la presse, l’Ong a manifesté son étonnement par rapport à cette hausse “qui varie entre 25 et 45%” selon le type du produit. L’essence a augmenté de 25%, le pétrole lampant de 40% et le gasoil de 44,44%. Selon Nasrat Mohamed Issa, présidente de la Fcc, cette “hausse vient aggraver dangereusement la situation financière des ménages comoriens qui subissent depuis trois ans le contrecoup du cyclone Kenneth, de la Covid-19 et maintenant l’inflation enregistré au niveau mondial”.
Des solutions consensuelles
Au sujet de la manière dont cette hausse a été opérée, la Fédération des consommateurs déplore “le manque de considération” des pouvoir publics envers la population. “Une telle mesure aurait dû résulter de concertation au préalable avec les organisations de la société civile en vue de réfléchir ensemble aux solutions et arrêter en commun accord les dispositions finales”. En dehors du manque de concertation, la Fcc estime que parmi les explications fournies pour justifier cette hausse, certaines sont “fallacieuses”, selon elle. “Les explications avancées telle que le risque de faillite encouru par la société comorienne des hydrocarbures doivent être clarifiées”, dit-elle. Devant la presse, la présidente s’est interrogée sur “cette éventuelle faillite d’une société qui a bénéficié de la baisse du prix de pétrole pendant plusieurs mois, n’a pas pu constituer une trésorerie lui permettant de faire face aux aléas du marché”.
En dehors de cette difficulté de trésorerie avancée, Nasrat Mohamed Issa s’est également interrogée sur plusieurs questions dont “les investissements réalisés par la société en vue d’augmenter les capacités de stockage, les modalités d’approvisionnement de la société, les mesures préconisées pour réduire le coût d’acquisition de ces produits, comment une société réputée être lucrative depuis des décennies peut brusquement être menacée de faillite sans que les responsables n’aient à rendre des comptes”…. Sur toutes ses interrogations, la Fcc exige du “gouvernement des réponses claires et que des dispositions et des mesures soient prises immédiatement pour soulager les ménages”.
Au terme de son intervention à la presse, la présidente de la Fcc demande au gouvernement de revoir à la baisse ces augmentations qui s’avèrent “brutales et vertigineuses”, elle demande également que le gouvernement recadre “les tarifs sauvages appliqués à tous les niveaux”. Elle invite les autorités “à mener des réflexions à court terme pour une gestion plus saine du pays”. Pour Nasrat Mohamed, “le consommateur comorien n’a pas à subir ces coups de massue à répétition, trop c’est trop. La Fcc appelle donc toutes les organisations de la société civile et les citoyens à se mobiliser pour lutter contre les menaces perpétuelles sur le pouvoir d’achat”. Interrogée sur la modalité de calcul qui a conduit à pondre cette hausse, la présidente a confié ne pas être au courant car “personne ni aucune organisation n’a été associée à cette opération”.