La hausse des produits pétroliers est la nouvelle répandue après la conférence de presse, intervenue en fin de journée du lundi 30 mai en début de soirée. Cette entrevue avec la presse avait pour objet de rendre publique la décision prise par les ministres des Finances, de l’Economie et de l’Energie d’augmenter les prix des produits pétroliers.Ces hausses sont de l’ordre de 25% pour l’essence, 40% pour le pétrole lampant et 44% pour le gasoil. L’augmentation des prix produits pétroliers a eu un effet immédiat sur les prix du transport en commun. Elle risque d’entrainer la hausse de tous les autres produits. “La crise va s’amplifier davantage, des mesures doivent rapidement être prises”, a déploré un commerçant installé à Volo-volo qui s’est identifié au nom d’Ahmed.
Les mesures d’accompagnement toujours attendues
Pour la Fédération comorienne des consommateurs (Fcc), “cette hausse va concerner tous les secteurs vitaux, en premier, l’alimentation, le transport terrestre et aérien, la construction, l’électricité et aussi la possibilité de voir la santé et l’éducation suivre le rythme”. Au sujet de l’alimentation, en dehors de l’augmentation des produits carnés vu les moyens de conservation conditionnés à l’électricité, le prix du pain, qui est devenu un aliment de base, pourrait aussi augmenter. “La boulangerie qui me livre de pain n’en a pas fabriqué car il ne sait pas encore à combien, il va vendre”, a déclaré Said Chakira, un revendeur de pain.La hausse dans le secteur de l’alimentation ne va pas se limiter sur le pain, tout ce qui est nourriture va être touchée, que ce soit les produits locaux ou importés, ils vont connaitre une inflation, qui pourrait aller jusqu’à 40% du prix initial. “Nous sommes dans une conjoncture économique très difficile caractérisée par une hausse des prix de tous les produits, mais ce qui a été décidé est excessif”, a déploré Tahamida Mzé de la Fcc.
Côté transport en commun, depuis l’annonce de cette nouvelle, c’est l’anarchie qui règne. Chaque transporteur fixe le prix de son choix en attendant le communiqué de Wusukani wa Masiwa ou un arrêté ministériel. Les déplacements sur Moroni varient d’un taxi à un autre. Les frais de transport varient aussi d’une zone à une autre. Les scrupuleux prennent 250f, les avides vont jusqu’à 400f. “Cette anarchie des prix des taxis est la faute du gouvernement, car avant de décider la hausse des prix des hydrocarbures, il aurait fallu tout planifier et communiquer en même temps”, a déclaré Hamidou Said, un habitant de Moroni, rencontré au palais de justice.
Quant aux secteurs de la Santé et de l’Education, la hausse sera tirée par les autres activités connexes dont l’électricité avec les médicaments qui doivent être conservés au frais. Concernant l’éducation, certains affirment que “cela va dépendre des charges des établissements et aussi de la demande d’augmentation des salaires des enseignants et du personnel de l’établissement”.