logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Hausse des tarifs des communications I Le régulateur dit vouloir «sauver le marché» des télécommunications

Hausse des tarifs des communications I Le régulateur dit vouloir «sauver le marché» des télécommunications

Société | -   Abdou Moustoifa

image article une
Pour l’instant, seule Comores Telecom aurait transmis au régulateur ses offres. L’Anrtic avait accordé aux opérateurs de télécommunication un moratoire d’une semaine pour soumettre leurs propositions.

 

L’Autorité nationale de régulation des Tics sort de son silence. Après avoir reporté à deux reprises sa conférence de presse, l’Anrtic s’est enfin exprimée pour justifier sa décision d’exiger une hausse de tarifs. Le document de rééquilibrage signé le 18 novembre comme on le surnomme dans le jargon et rendu public la semaine dernière a suscité des remous notamment sur les réseaux sociaux. C’est d’ailleurs en raison de ces multiples réactions que la direction de l’Anrtic tenait à apporter des explications. «Notre rôle est de protéger à la fois les intérêts de l’Etat, les opérateurs et les consommateurs. L’arrivée, il y a trois ans, de Telco a certes permis à la population de bénéficier des avantages de la concurrence avec une baisse de tarifs. Toutefois on s’est rendu compte à l’issue d’une enquête menée par nos équipes que la valeur du marché chutait considérablement», a justifié le directeur général de l’Anrtic.

 

Une expertise internationale

 

L’autre raison avancée par Said Mouinou, sur laquelle ils se sont appuyés pour procéder à un encadrement «de tarifs de détails appliqués» est l’effondrement de chiffre d’affaire global du secteur constaté par deux expertises internationales. Une dégringolade qui serait causée par la guerre de prix que se livreraient Telco et Comores, selon les termes du patron de l’Anrtic. «Ils appliquaient une prédation des tarifs, une baisse excessive était la marque de fabrique. Face à cela, le régulateur ne pouvait pas rester les bras croisés. L’Anrtic a donc, après analyse, interpelé les deux opérateurs pour qu’ils revoient leurs prestations. D’ailleurs, les deux sociétés l’ont reconnu. L’opérateur historique a admis vendre à perte», a détaillé notre conférencier avant de préciser que son institution ne faisait qu’user des prérogatives que lui accorde la loi.

 

Lire aussi: Mesures d’encadrement de l’Anrtic / Les opérateurs sommés de revoir les tarifs à la hausse


Les grilles tarifaires que les consommateurs vont voir sur le marché dans moins de 4 jours, pour une durée de 12 mois, à compter de ce dimanche 1er décembre, concerneront la voix, les Sms et la data. A ce propos, le chef du département économique de l’Anrtic, Saïd Mohamed Abdulwahab, a tenu à apporter des précisions. «Au cours de ces trois dernières années, la minute se payait à 4fc, soit 92% de moins que la taxe normale. Ce prix est revu à 25fc ce qui représente 50% du 50fc. C’est ce qu’on appelle des tarifs standards. Alors, on ne peut pas parler vraiment de hausse», estime-t-il.

 

Amortissement sur les investissements

 

Le technicien est revenu sur les motivations qui ont été à l’origine de cette hausse de tarifs. Dans son argumentaire, ce dernier a évoqué le volet financier. «Il ne faut pas non plus oublier que l’Etat et les opérateurs attendent des retours sur les investissements. Or, en moyenne, la période d’amortissement varie entre 3 à 5 ans. Certaines infrastructures nécessitent des renouvellement par exemple. Pour financer de nouvelles technologies, cela nécessite de l’argent. Et le rythme avec lequel les choses évoluent, ne présageait rien de bon. L’Anrtic ne pouvait pas se tenir à carreaux et laisser le secteur s’effondrer», a poursuivi l’économiste.


Théoriquement, les deux opérateurs avaient jusqu’au mardi 26 novembre pour transmettre leurs propositions conformément aux directives du régulateur. A en croire nos conférenciers, seule Comores Telecom a envoyé ses offres. Depuis son annonce mercredi, nombreux sont les consommateurs qui dénoncent, via les plateformes numériques, la décision du régulateur. L’association de consommateurs des tics des Comores (Actic) a même entamé une procédure pénale pour faire annuler le texte qui entrera en vigueur dès le 1er décembre. «Les opérateurs sont tenus de se soumettre. Dans le cas contraire, ils s’exposeront aux sanctions prévues par la loi relative aux communications électroniques. Après tout, ils sont libres d’aller attaquer en justice notre décision», a prévenu Saïd Mouinou.

Commentaires