Au cours d’une réunion qui a vu la participation de tous les ministres, la décision de subventionner la société importatrice du riz aux Comores à hauteur d’un milliards a été entérinée mercredi par le gouvernement. Le prix du riz ordinaire est fixé à 400 francs le kilo. La situation qui prévaut à l’Office national d’importation et de commercialisation du riz (Onicor) a obligé celle-ci à «revoir sa structure de prix à la hausse pour faire face à ses obligations et pouvoir continuer à fournir du riz ordinaire de très bonne qualité à la population».
Dans un communiqué rendu public mardi dernier, la société a expliqué que «depuis plus de deux ans, l’Onicor subit des pertes considérables causées par la conjoncture internationale liée à la Covid-19 et la guerre en Ukraine. Le prix du riz sur le marché mondial ne cesse d’augmenter de façon constante».
Penser à mettre fin au monopole d’importation ?
Pour mieux connaitre les vraies raisons de la hausse du prix du riz, Al-watwan a cherché à obtenir des précisions sur la dernière cargaison reçue il y a quelques jours par l’Onicor. Les chiffres avancés et fournis par le chargé de communication de la société montrent que sur la dernière livraison, «le prix d’achat Caf (Coût Assurance et Fret) revient à 257.560 francs la tonne, ajoutés à 52.479 francs de charges liées à la manutention et autres taxes. Ce qui fait un prix de revient de 310.039 par tonne. Alors que l’Onicor vendait la tonne à 253.000 francs. Ce qui constitue une perte nette de 57.039 francs par tonne.
Ben Abdallah Youssouf précise que «les dépenses liées à l’acheminement, au dédouanement, et les autres taxes sont de 40.000 francs de taxe unique par tonne, 30 504 francs pour le scanner par conteneur, 95 940 francs par conteneur, de frais de manutention bord, 150$ Usd de charges opérationnelles par conteneur sans parler des pénalités en cas de surestaries. Notre fournisseur c’est la compagnie Eastbourne Maritime», a-t-il fait savoir.
Pour savoir s’il n’était pas temps de penser à la suppression des taxes, comme mesure de soutien au pouvoir d’achat, le président de la commission de la production à l’Assemblée pense que «c’est trop tôt dans la mesure où la société est au bord du gouffre. Et agir de la sorte ne ferait qu’enfoncer encore un peu plus l’Onicor». Et quant à la question liée au monopole d’importation du riz ordinaire, Ali Mohamed Abdallah estime que c’est une solution envisageable. «Même si, jusqu’à présent, à ma connaissance, aucune directive n’a été lancée dans ce sens, cela reste une alternative louable pour enfin pouvoir mettre fin au monopole d’importation», a ajouté le député de Hamahamet Mbwankuu.
