À 45 jours du départ des pèlerins comoriens vers les Lieux-Saints de l’Islam, le package reste encore un mystère. Les invités de Dieu ont déboursé, depuis le mois de décembre 2018, 750.000 francs comoriens sous forme de caution. Six mois plus tard, le gouvernement comorien peine à fixer le package et «laisse les pèlerins dans l’incertitude». Nul ne sait encore s’il sera en mesure de compléter la somme lui permettant d’accomplir le 5ème pilier de l’Islam cette année. Le secrétaire général du syndicat des agences de voyage, Younoussa Mohamed, dit être inquiet du silence des autorités chargées des préparatifs du Hedj. Selon lui, les voyagistes ont demandé à connaitre le tarif depuis le mois de décembre dernier, en vain. Mais à moins de deux mois du départ des pèlerins prévu le 28 juillet prochain, les voyagistes, tout comme les candidats au pèlerinage ignorent la somme qui reste à débourser pour compléter le package. «Ces derniers jours, nous devrions convoquer les pèlerins pour leur enseigner les rituels du Hedj, ce qu’ils doivent faire, mais comme nous ne connaissons pas le tarif, nous ne pouvons pas les convoquer», a-t-il déploré.
Pour ce voyagiste aguerri sur les questions du Hedj, les Comoriens ont trois sources de revenus pour financer le Hedj. «La vente de la vanille et du girofle alors que nul n’ignore que le cyclone Kenneth a tout détruit. La troisième source de financement, c’est la diaspora dont la majorité prend des tontines pour faire voyager leurs parents. Ainsi, si on ne connait pas à l’avance le tarif, ce sera difficile», explique Younoussa Mohamed, estimant qu’on ne peut pas, du jour au lendemain, avoir cet argent.
Le secrétaire général du syndicat des agences de voyages pointe du doigt l’attitude du directeur de l’Agence nationale du Hedj et de l’Oumra (Anho). «Le package est composé du transport, du loyer et des taxes, or tout est connu depuis, de même que le gouvernement a toujours soutenu les préparatifs du Hedj. Je ne comprends pas pourquoi jusqu’ à maintenant le tarif reste inconnu», s’inquiète le voyagiste qui confie que ses collègues ont entamé des discussions avec le directeur du cabinet du chef de l’Etat sans aucune issue. Il informera également que d’autres entrevues ont eu lieu avec le directeur de l’Anho. «Mais, à ce jour, rien n’est sorti», a-t-il regretté.
Au nom de ses collègues voyagistes, le secrétaire général du syndicat des agences de voyage demande au gouvernement de fixer rapidement le package pour permettre aux pèlerins de pouvoir se préparer dans les délais. «Nous demandons au gouvernement de ne pas aller au-delà du package de l’année dernière qui était fixé à 1.775.000 fcs. S’il n’arrive pas à diminuer ce tarif, qu’il garde le même, surtout que certaines taxes ont diminué et le loyer à Médine et moins cher par rapport à l’année dernière», a-t-il sollicité, rappelant que les Comoriens ont perdu beaucoup de leur ressources, suite au passage du cyclone Kenneth. Contacté au téléphone pour plus de précisions, le directeur de l’Anho, Abdoulfatah Said Mohamed, n’a pas souhaité réagir.