Onze jours après le décès d’Abdou El-Aziz Hamadi, une foule nombreuse s’est retrouvée à Mitsudje hier, dimanche 6 avril, pour rendre hommage à cet ancien ministre et député. Plusieurs hautes personnalités politiques et religieuses et des notables venus des quatre coins du pays s’y sont rendus pour prier le tout-puissant de lui pardonner ses péchés et lui accorder son paradis comme demeure éternel.A l’occasion, le grand cadi, Said Mohamed Athoumane, s’est adressé à l’assistance et a rappelé à tout le monde le caractère précaire de la vie ici bas où nous sommes tous de passage. «la mort, c’est un passage obligé pour nous tous», a-t-il insisté. Le grand cadi a surtout mis l’accent sur le comportement du défunt. Pour lui, c’était une personne humble, sociale et affable. «C’était une personne de grand cœur qui aimait tout le monde, qui se rapprochait des uns et des autres pour partager leurs peines et leurs joies. La preuve est là, nous sommes tous venus lui rendre hommage, beaucoup d’autres personnes, hommes et femmes, ne cessent de venir prier pour lui, depuis sa mort», a souligné Said Mohamed Athoumane, appelant tout le monde à bien se comporter à penser à son dernier jour et à son dernier souffle.
Pour sa part, le nouveau maire de la commune de Hambu ya Ntsinimwapanga, Ali Chahid, est revenu sur la biographie du regretté qui, selon lui, était «un homme d’Etat, homme de foi et homme du peuple». Dans son discours, Ali Chahid a indiqué que l’homme de 96 ans a laissé derrière lui un héritage rare «d’intégrité, de loyauté et de dévouement à la nation, à sa ville natale, à la région de Hambu, à sa confrérie Shadhuli et à ses familles de Mitsudje, Nyumadzaha et Singani». Le maire de la commune de Hambu ya Ntsinimwapanga s’est attardé sur la vie professionnelle d’Abdou El-Aziz Hamadi qui a servi comme caissier de la société coloniale de Bambao et «infirmier de fortune» pour les ouvriers. «C’est ici où il va s’imposer pas son sens de la polyvalence, son doigté, son humilité et son engagement auprès des plus modestes», a-t-il démontré avant de puosuivre que plus tard le regretté sera nommé président du conseil d’administration de l’aéroport internationale prince Said Ibrahim, pour sa rigueur dans la gestion des affaires publiques.
Abdou El-Aziz Hamadi sera désigné député avant l’indépendance des Comores par le président Said Mohamed Cheikh. Il est par la suite nommé ministre sous le régime du président Ahmed Abdallah Abderemane, puis commissaire aux Affaires sociales auprès du gouvernorat de Ngazidja, dirigé à lépoque par Said Hassane Said Hachim. «Il fut un précurseur dans la transmission du flambeau à une nouvelle génération. Très tot, il favorisera l’émergence des jeunes issus de plusieurs localités de la région de Hambu, tels que Dzahadju et Singani dévenus députés après lui», a expliqué le maire fraichement élu. Ali Chahid a tenu à préciser que le regretté privilégiait la fraternité et défendait la solidarité. «C’était un bâtisseur de la vie sociale et culturelle. Dans sa jeunesse, il a fondé avec ses frères de l’époque l’association générale culturelle de Mitsudje, un espace de rassemblement et d’expression pour les jeunes autour de la musique, la culture, et de la vie associative, il croyait au potentiel de la jeunesse», a-t-il fait savoir rappelant son appartenance également à la confrérie Shadhuli àà laquelle il a consacré ses dernières années. Puisse Allah lui accordé son pardon et faire de lui un des locataires du paradis éternel.
