Jeudi dernier, le Centre culturel «Uesma» de Mutsamudu a accueilli une formation sur la « qualité, l’hygiène et la sécurité des aliments, ainsi que les bonnes pratiques d’hygiène et les bonnes pratiques de fabrication. Cette formation a été dispensée par Ouinasse Mohamed, ingénieur en agroalimentaire et propriétaire de l’usine de production Takwa Bio Food. Elle a réuni principalement des diplômés universitaires à la recherche d’emploi, et a suscité des réflexions sur le manque de contrôle en matière d’hygiène et de sécurité alimentaire dans les restaurants, les hôtels et les industries agroalimentaires.
Selon la spécialiste, les Bonnes pratiques d’hygiène (Bph) englobent généralement plusieurs aspects, notamment l’hygiène du personnel, des locaux, le transport, le stockage, ainsi que le nettoyage et la désinfection. À Ndzuani, on ne manque pas de restaurants rapides, d’hôtels ou d’unités de production où l’hygiène laisse à désirer. C’est pourquoi Ouinasse Mohamed a choisi de dispenser cette formation jugée indispensable. « La formation est très importante, car les normes évoluent constamment
. De plus en plus de gens produisent des produits agroalimentaires tels que des gâteaux ou des jus destinés à la consommation, sans forcément avoir les connaissances nécessaires en matière de Bph. Nous voulons les leur enseigner, et surtout, les sensibiliser aux dangers potentiels. Les producteurs ignorent souvent quand un produit est contaminé ou altéré. Le plus grand risque est finalement pour le consommateur. Il est donc essentiel de mettre l’accent sur la formation de la main-d’œuvre », a précisé cet ingénieur, diplômé de l’Institut supérieur polytechnique de Madagascar.
La sécurité alimentaire dans les restaurants
Le non-respect de la chaîne du froid a été cité comme l’un des plus grands dangers en matière de sécurité alimentaire. « Le respect de la chaîne du froid, notamment pour les aliments importés, revêt une importance cruciale. Chaque aliment a une température spécifique à respecter, de l’achat à la consommation en passant par l’entreposage », a-t-elle expliqué. Elle a déconseillé vivement l’utilisation du plastique en contact avec les aliments, et a insisté longuement en disant : « Par exemple, à température ambiante, les bouteilles en plastique peuvent se dilater et devenir dangereuses. Le plastique ne doit en aucun cas être utilisé pour la consommation ni entrer en contact avec les produits destinés à être consommés».
Les vingt participants à la formation ont affirmé avoir acquis de nombreuses connaissances. C’est le cas de Fairouze Saidali, une mère de famille, qui s’est engagée à être plus vigilante désormais. « Cette formation a été très bénéfique. Je me suis rendu compte que je ne prêtais pas suffisamment attention à de nombreux aspects liés à l’hygiène, en raison de mon manque de connaissances. Dès aujourd’hui, je serai beaucoup plus prudente. J’ai pris conscience des graves dangers liés à l’hygiène, et cela m’a marqué», a-t-elle dit.
Le manque de contrôle en matière d’hygiène et de sécurité alimentaire dans les restaurants, les hôtels et les industries agroalimentaires laisse penser que les normes requises en matière d’hygiène ne sont généralement pas respectées. Une source de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’environnement (Inrape) à Ndzuani avoue : « Les contrôles sont effectués principalement dans les grands hôtels. Nous souffrons d’un manque de personnel. C’est pourquoi nous ne pouvons pas effectuer de contrôles dans les petits restaurants, même si, il est vrai, la plupart des gens y consomment leurs repas».