Vous venez d’être reconfirmé à la Ceni ainsi qu’à votre poste de président, malgré la confusion autour des résultats des dernières élections, notamment l’écart entre le taux de participation que vous avez annoncé et celui de la Cour suprême. Que pensez-vous de cette reconduction ?
Le décret parle de nomination des membres de la Ceni et le code électoral de l’élection du président et des autres membres du bureau. Les deux me réconfortent, parce qu’ils sont la preuve d’une confiance doublement renouvelée, à la fois par le président de l’Union et par les douze commissaires dont sept nouveaux.S’agissant de la deuxième partie de votre question, elle est inopportune. Le nouveau décret nomme 13 membres de la Ceni pour la préparation et l’organisation des élections des Représentants de l’Union et des Conseillers municipaux.
On vous a récemment vu recevoir l’ambassadrice américaine en tant que président de la Ceni, avant même la publication officielle du décret confirmant votre reconduction. Comment la loi définit-elle le statut des membres de la Ceni dans ce contexte ?
Le code électoral fixe la mandature de la Ceni devenue Ad hoc. Le contexte est qu’en l’absence de la nomination d’une équipe, j’expédiais les affaires courantes. C’est ainsi que j’ai eu l’honneur et le plaisir de recevoir l’Ambassadrice des Etats-Unis à sa demande.
Quel travail particulier la Ceni doit-elle accomplir d’ici les prochaines élections législatives et municipales, prévues pour début 2025 ?
Il n’y a rien de particulier à accomplir. Les missions de la Ceni sont bien définies par les textes législatifs et règlementaires. Maintenant que les membres de la Ceni sont installés, le bureau élu et les comités techniques mis en place, le budget sera soumis à validation et le processus électoral mis en route. Le chronogramme a été adopté depuis avril 2024.
Vous venez d’être désigné pour diriger la Conférence des présidents du Réseau électoral de l’Océan Indien (Reoi) pour un an. Quelles sont vos impressions ?
Il s’agit d’une présidence tournante entre les quatre pays membres du réseau. Donc, c’est à la fois une fierté de représenter son pays et une responsabilité d’être à la hauteur de la mission confiée.
Pouvez-vous nous expliquer davantage ce qu’est le Réseau électoral de l’Océan Indien et quel rôle joue-t-il dans la sous-région ?
Le Réseau électoral de l’océan Indien (Reoi) est créé à Mahé aux Seychelles le 14 octobre 2022 et les Statuts du Réseau sont entrés en vigueur le 5 avril 2023. C’est la concrétisation d’une volonté manifestée par l’ensemble des commissions électorales de la région, visant à les réunir. Ce qui a été fait dans le cadre du projet Gouvernance, Paix et Stabilité (Gps) soutenu par la Commission de l’océan Indien.
Il sert d’espace de partage d’expériences, d’échanges d’expertise pour promouvoir des valeurs auxquelles nous tenons tous ; à savoir la paix, la démocratie et la stabilité dans nos pays. Et spécifiquement en tant qu’organe de gestion des élections, défendre, disséminer et appliquer les principes inaliénables de confiance, de responsabilité et de transparences des processus électoraux.
Quels seront les enjeux prioritaires de votre mandature à la tête de la Conférence des présidents du Reoi ?
S’agissant des enjeux, il va falloir concrétiser le projet de la mise en place d’Ecole/Campus d’administration électorale au niveau de la région de l’Océan Indien, mais également promouvoir la transparence et l’inclusivité des processus électoraux, ainsi qu’une participation des femmes, des jeunes et des personnes handicapées.
Quels sont les objectifs de cette école ? Pensez-vous réellement que ce projet va se concrétiser ?
Les objectifs de cette école sont :
- renforcer les structures des Organes de gestion des élections (Oge)
- la formation en matière d’administration électorale en associant des écoles et des institutions académiques de l’Océan Indien.
Pour la concrétisation du projet, je peux vous affirmer que les premières étapes seront franchies avant octobre 2025.