«Le royaume saoudien impose aux associations de Mayotte organisant le pèlerinage de traiter avec les agences de Djeddah pour l’organisation du pèlerinage», selon une source proche du dossier sur place. Alors qu’il ne reste que quelques jours avant le début des départs pour le pèlerinage en Arabie Saoudite, à Mayotte, l’incertitude gagne de plus en plus une bonne partie des futurs pèlerins.
Professionnaliser l’organisation du pèlerinage
En effet, depuis l’année dernière, les autorités saoudiennes ont sommé les associations de Mayotte qui organisent le voyage d’effectuer directement les démarches auprès des agences à Djeddah. Mais depuis, ces associations mahoraises n’ont pas tenu compte des injonctions des dirigeants saoudiens. Selon Saïd Kaembi, un des membres des associations qui organisent le voyage depuis Mayotte, l’Arabie Saoudite sait qu’il y a des intermédiaires qui s’en mettent plein les poches entre le Royaume saoudien et les associations organisatrices du pèlerinage.
«C’est pourquoi, le royaume veut mettre de l’ordre et barrer la route à ces intermédiaires véreux», ajoute Saïd Kaembi, avant de poursuivre :»il faut traiter avec des partenaires fiables dans l’organisation de ces voyages, car des pèlerins se retrouvent une fois en Arabie Saoudite parfois sans logement à cause d’organisateurs malhonnêtes». «L’Arabie Saoudite est dans ses droits de veiller à ce que de vrais acteurs traitent directement avec des agences de Djeddah», précise un autre organisateur du pèlerinage sur une chaîne de service public sur l’île de Mayotte, ce mercredi 29 mai.
Cette année, 300 pèlerins de Mayotte attendent se rendre en Arabie Saoudite. Bien que plus rien n’est encore sûr, le départ du premier contingent est prévu pour dimanche 2 juin prochain. Cependant, l’Arabie Saoudite ne reconnaît qu’une association mahoraise parmi les trois qui organisaient d’habitude ce voyage, alors que celle habilitée, ne compte que 122 candidats au pèlerinage. Pour l’instant, c’est le «flou total» pour les autres candidats.
Et 178 pèlerins ne savent pas comment faire pour aller accomplir le 5e pilier de l’islam, alors qu’ils ont déjà tout payé auprès des deux autres associations mahoraises. «Nous avons appris la triste nouvelle qui fait que notre association n’est pas éligible pour organiser le voyage, mais nous restons optimistes et espérons que nos élus se saisiront de notre cas pour dénouer cette crise», nous confie un des pèlerins.
Au-delà de ce fiasco sur l’organisation du pèlerinage à Mayotte, les autorités saoudiennes veulent un message à Mayotte pour professionnaliser l’organisation du pèlerinage afin de ne pas mettre en difficulté ses candidats aux voyages pour le pèlerinage à la Mecque.
