Le ministre français de l’intérieur va-t-il revoir ses plans et suspendre l’exécution de sa vaste opération qu’il a tant préparée ? D’après le quotidien, les Nouvelles de Mayotte, il y a en effet de fortes chances que Gerald Darmanin rétropédale. Pour ce journal, l’opération «Wuambushu» annoncée pour le mois d’avril prochain, n’aura finalement pas lieu, du moins au moment voulu.
Dans son édition du lundi 27 mars, le journal local visiblement très informé sur le sujet, a énuméré quelques motifs qui risquent de conduire à ce report. Il n’y a aucune annonce officielle d’un possible report de l’opération venant des autorités compétentes mais le journal émet de sérieuses raisons pour légitimer une éventualité.
L’article, signé par Denis Hermann, le rédacteur en chef lui-même et qui a fait la Une de ce quotidien numérique cite en premier lieu, la pression que subit à l’heure actuelle le ministère de l’Intérieur. Ce dernier fait face, depuis plusieurs semaines, à des manifestations un peu partout en France où la population bat le pavé pour dénoncer la réforme des retraites.
«Devant cette mobilisation populaire, avec les grèves et les raffineries bloquées etc…Darmanin a dû taper dans les effectifs des forces de sécurité et, gendarmes mobiles et Crs, ont été sur les fronts», explique les Nouvelles de Mayotte.
Pénurie d’eau à Mayotte
Autant dire, poursuit le quotidien, que le premier flic de France aura d’autres chats à fouetter que de maintenir coûte que coute une opération qui d’ailleurs est loin de faire l’unanimité, malgré l’aval de l’Élysée. Le 22 février dernier, l’hebdomadaire Le Canard enchaîné révélait les plans du locataire de la Place Beauvau qui a l’intention d’envoyer des gendarmes à Mayotte juste après la fin du ramadhwani pour « raser les «banga» (bidonvilles), expulser les sans-papiers et écraser les délinquants». Sur l’île, les conditions ne sont pas réunies pour une telle opération, s’inquiétaient plusieurs personnes dont les témoignages ont été rapportés dans les colonnes du journal Le Monde, le 12 mars.
A Moroni, plusieurs mouvements de la société civile à l’instar du Comité Maore ou encore le parti « Ukumbozi » se sont élevés contre ces «rafles», pour reprendre leurs termes et non sans rappeler que Mayotte est une île comorienne, occupée illégalement par la France.
La dernière raison citée par Les Nouvelles de Mayotte et qui va probablement pousser les autorités françaises à abandonner ou reporter Wuambushu est la pénurie d’eau qui frappe l’île. Surtout que ce calvaire n’est pas près de se terminer. «Voilà pourquoi, place Beauvau, on commence sérieusement à envisager l’abandon du projet quitte à le réactiver dans quelques temps quand ça ira mieux en métropole et sur la situation de l’eau à Mayotte», conclut, le rédacteur en chef du quotidien.
Rappelons que jusque-là, le gouvernement comorien a dit préférer attendre qu’il y ait quelque chose avant de réagir. Quant aux associations de la société civiles, elles songeaient comment dénoncer cette opération dont les conséquences sociales et humaines seraient dramatiquesn