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Immigration clandestine-Bateau Ville de Fomboni I L’épouse de l’armateur, Faize Tamadoune déférée devant le parquet de Mahajanga

Immigration clandestine-Bateau Ville de Fomboni I L’épouse de l’armateur, Faize Tamadoune déférée devant le parquet de Mahajanga

Société | -

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Nouveau rebondissement dans l’affaire du bateau Ville de Fomboni arraisonné par les garde-côtes comoriens le 1er février avec à son bord une centaine de clandestins. Le procès de la femme du propriétaire du bateau, Faize Tamadoune, soupçonnée d’être à la tête d’une filière des passeurs de clandestins a débuté jeudi 24 mars à Mahajunga.

 

 

D’origine malgache, l’épouse de Faize Tamadoune, native de Mwali et armateur du bateau Ville de Fomboni intercepté le mois précèdent avec, à son bord, des passagers, notamment 60 Malgaches et 31 Comoriens, a été présentée à la barre le jeudi 24 mars avec une quarantaine de personnes soupçonnées d’être membre du réseau des passeurs.

Du 24 septembre 2020au 19 janvier 2022

Elle a été interpellée à Mahajanga par la gendarmerie malgache et a été immédiatement transférée à la prison de Marfoto à Mahajanga après avoir été entendue par un juge qui lui a signifié son placement sous mandat de dépôt en sa qualité de responsable de l’agence du bateau Ville de Fomboni. Elle est poursuivie pour complicité “dans la filière animé par son mari”.Selon des sources autorisées, un second fils de Faize Tamadoune, soupçonné d’être à la tête de ce réseau malgache, serait lui également impliqué dans la filière aux allures d’une affaire familiale. El Maktouf Mohamed Faïze, le plus jeune des fils du présumé chef du réseau, étudiant à l’Institut supérieur de management et des sciences technologiques à Mahajanga aurait été “l’un des percepteurs des clandestins auprès desquels il percevait les paiements avant les traversées”, précisent nos sources.À entendre ces dernières, les déclarations recueillies auprès des complices dans cette affaire, ne font d’ombre d’aucun doute que M.Tamadoune “apparait comme principal instigateur de la filière, décrite comme organisée, ramifiée et solidement ancrée sur le plan régional”. 


Et de poursuivre : “Faize Tamadoune est connu de longue date pour ses activités présumées en lien avec l’immigration clandestine. Mais, il a toujours bénéficié d’une relative tranquillité du fait de son assise locale et de ses relais auprès de l’establishment de l’île”. D’après des témoignages, le réseau faisait payer la traversée Madagascar-Comores qui dure près de deux jours, entre 375 et 500 euros, selon la personne et sa capacité à négocier sans garantie aucune quant à son arrivée à bon port.

Des décomptes macabres

Pour rappel, les garde-côtes comoriens ont intercepté le mardi 1er février le navire “Ville de Fomboni” dans les îlots de Nyumashuwa à Mwali. À bord, plusieurs passagers dont une centaine de clandestins qui ont embarqué à Mahajanga à destination de Mwali puis Ndzouani.Pour bon nombre de ces personnes interceptés, Ndzuuani n’est que la dernière escale avant Maoré le terminus. À noter que la traversée entre les deux îles devient, au fil de temps, la plus périlleuse et surtout la plus meurtrière notamment pour de nombreux comoriens des trois îles tentés par des mirages d’eldorado à Maore.Rien qu’entre le 24 septembre 2020 et 19 janvier 2022 plus d’une centaine des personnes ont été portées disparues. Selon les chiffres à notre disposition, 8 personnes dont 5 enfants ont été portées disparues après un naufrage au large de Mayotte le 24 et le 26 septembre 2020. Un autre naufrage survenu au large de Domoni ya Ndzuani a fait 15 disparus.


Mais l’année 2021 est la plus meurtrière avec 20 personnes portées disparues après qu’une kwassa ait chaviré au large de Maoré, le 10 mai 2021. Deux mois après, 15 personnes ont été portées disparues après le naufrage de leur embarcation au large de Kangani. Le même jour, des naufragés ont été retrouvés à bord d’une kwassa en dérive dans la région de Malin au Kenya. Neuf jours après cette énième tragédie maritime, une kwassa à bord de laquelle une dizaine des personnes avait pris place a coulé au large de Kani-Keli à Maore. Aucun corps n’a été retrouvé.


Le 11 novembre 2021, 15 personnes ont péri dans un naufrage au large de Domoni à Ndzuani, deux personnes ont été secourues sur les 17 passagers. De même, 13 personnes ont pu etre sauvées et autant des disparus sur 26 passagers au cours d’une opération de sauvetage d’une kwassa au large de Kangani.

M. Mbaé

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