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Immigration clandestine I Les coups de filet des garde-côtes mettent à l’épreuve les trafiquants

Immigration clandestine I Les coups de filet des garde-côtes mettent à l’épreuve les trafiquants

Société | -   Abdou Moustoifa

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Depuis l’interpellation de deux passeurs, les arrivées de migrants africains à Salimani ont chuté. Les autorités comoriennes renforcent la surveillance, mais une coordination régionale s’avère indispensable face au trafic.


Depuis l’interpellation, le 14 novembre dernier, de deux passeurs présumés en même temps que des migrants d’Afrique continentale arrivés sur les côtes de Salimani, aucun autre contingent n’a été signalé. Parmi ce groupe d’environ 73 personnes, on dénombre 15 enfants, ainsi que des ressortissants rwandais, congolais et burundais. Ces migrants tentaient de rejoindre l’île comorienne de Mayotte grâce à des réseaux opérant entre la Tanzanie et les Comores. Mais, grâce à la vigilance des garde-côtes, leur voyage a échoué, les passeurs étant arrêtés et désormais poursuivis par la justice. Selon nos informations, parmi les deux personnes inculpées pour trafic illicite de migrants, figure un conducteur de vedette.

« Ils étaient deux à partir de Tanzanie par bateau. Lorsque le moteur est tombé en panne dans nos eaux, un membre du réseau est intervenu pour les secourir. Ce dernier a réussi à prendre la fuite, mais les garde-côtes l’ont finalement intercepté. Seul le conducteur de la seconde vedette reste introuvable », a précisé une source. Pendant l’enquête préliminaire, les deux passeurs présumés n’ont pas nié leur appartenance à un réseau qui existe depuis plusieurs années. Toutefois, ils reconnaissent l’organisation de deux opérations dont celle qui a conduit à leur interpellation.

L’itinéraire était bien clair. «Des personnes recherchaient les candidats en Tanzanie. Ensuite, les passeurs s’y rendaient par avion et prenaient la mer avec les continentaux. Ils transportaient des vedettes pour pouvoir poursuivre le voyage une fois dans les eaux comoriennes. Les suspects affirment qu’il leur arrive de rejoindre directement Mayotte sans rejoindre la terre ferme des îles sœurs pour faire le plein.

Le conducteur a reconnu que sa vedette transportait plus d’une vingtaine d’hommes et de femmes», a détaillé une autre source qui suit de près l’enquête, ajoutant que l’un des passeurs en détention a déjà été emprisonné à Mwali, pendant 7 mois, pour les mêmes faits. Au cours de ces deux derniers mois, le pays a fait face à un afflux de migrants qui débarquent sur les villes côtières. Avant Salimani le 14 novembre, Mitsamihuli s’était réveillée avec la découverte de 74 continentaux abandonnés sur la plage le 27 octobre. Après quatre jours de prise en charge grâce à la solidarité de la communauté, la ville avait appelé les autorités à prendre le relai.

Aux dernières nouvelles ces continentaux avaient été transférés dans un centre technique et professionnel, situé à Mbibodjuwu. Face à ces vagues, de nombreuses personnalités appellent à «une réponse plus coordonnée » avec les pays de la région orientale de l’Afrique, d’où partent la plupart des migrants qui fuient la misère et les conflits armés. D’autres plaident pour un renforcement de la surveillance des côtes.

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