En septembre dernier, l’Office national d’importation et de commercialisation du riz (Onicor) avait lancé une prévente de 5 440 tonnes de riz pour un montant de 2,176 milliards de francs. La cargaison livrée déjà insuffisante par un fournisseur tanzanien à la fin décembre, s’est révélée impropre à la consommation, selon plusieurs sources. Face à cet échec, l’Onicor s’est tourné vers un fournisseur indien pour une nouvelle commande de 3 000 tonnes, attendue initialement pour début avril. Mais là encore, des difficultés sont apparues. En effet, vingt conteneurs réceptionnés en juillet n’ont toujours pas quitté le port de Moroni. En cause, des frais de fret partiellement réglés. «Les fournisseurs n’ont payé que l’équivalent de dix conteneurs», confie une source proche du dossier.
Colère des commerçants et appel à l’État
Les commerçants, qui avaient réglé leur commande dès septembre, multiplient les manifestations pour exiger soit la livraison du riz, soit le remboursement de leurs avances. «Le contrat avec la Tanzanie a été mal négocié, ce qui a compliqué la transition vers l’Inde. Les commerçants sont dans leur droit», estime une source interne. D’après la même source, sur les 2 500 tonnes réceptionnées, plus de la moitié a été renvoyée par les clients dans les magasins de l’Onicor au Pam. Réunis samedi dernier, les clients ont dénoncé une situation devenue intenable. De son côté, l’Onicor affirme avoir sollicité le soutien du gouvernement pour trouver une issue. La libéralisation du marché du riz, qui accentue la concurrence, a fragilisé davantage l’Office, aujourd’hui pris dans une crise complexe mêlant difficultés financières, retards de livraison et tensions croissantes avec ses clients.