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Importation d’animaux I Le bateau Sopea finalement autorisé à accoster avec les boucs

Importation d’animaux I Le bateau Sopea finalement autorisé à accoster avec les boucs

Société | -   Sardou Moussa

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L’importation d’animaux de l’étranger, mais aussi leur déplacement à l’intérieur des îles ou même d’un point à l’autre d’une même île sont actuellement interdits. Mais si les boucs transportés à bord du Sopea constituent un cas à part, à Ndzuani, où l’entrée d’animaux vivants est interdite depuis plusieurs années, certains marchands essaient toujours de forcer la main aux contrôleurs du service phytosanitaire.

 

Le bateau Sopea, qui effectue des liaisons entre les Comores et la Tanzanie, a été interdit d’accoster au port de Mutsamudu le lundi, alors qu’il transportait à son bord une quarantaine de boucs géniteurs. Ceux-ci ont été importés du Kenya, mais sont passés par la Tanzanie pour arriver aux Comores. Ils appartiennent à une association d’éleveurs du village de Nyambwamro (Nyumakele), bénéficiaire d’un financement dans le cadre du Pidc (Projet intégré de développement des chaînes de valeurs et de la compétitivité) pour redynamiser leur activité. Mais cette dernière avait commis l’impair de « se faire délivrer son autorisation d’importation à la direction de l’élevage, qui n’est pourtant pas habilitée à le faire », d’après un responsable du service phytosanitaire de l’île.

L’apparition de la fièvre aphteuse

Finalement, l’autorisation de débarquement au port a été délivrée à la coopérative, laquelle a pu récupérer ses boucs, mais à une condition : accepter qu’ils soient placés en isolement. «Les boucs devront sortir du bateau et être embarqués directement dans des véhicules à destination d’un parc de mise en quarantaine, où ils seront gardés pendant trois semaines. Nous attendons des techniciens venant de Ngazidja, qui vont effectuer des prélèvements de selles et d’urine pour analyse. Ils ont été traités et vaccinés dans leur pays d’origine, et nous avons vu ces certificats, mais cela ne nous suffit pas ; nous devons également les contrôler ici», explique Ahmed Houmadi, zootechnicien du service phytosanitaire de Ndzuani.

Le problème qu’a posé l’importation de ces boucs est double : d’abord, à cause de l’apparition de la fièvre aphteuse à Ngazidja, le ministère de l’agriculture a, à travers une note du 21 décembre 2022, interdit la «circulation des denrées animales », les « mouvements d’animaux entre les îles » et même « d’un village à un autre ou d’un point à l’autre ». Mais il y a aussi que l’île de Ndzuani a, depuis le début des années 2000, pris l’initiative d’interdire sur son sol des animaux provenant des autres îles de l’archipel ou de l’étranger. «Ndzuani a interdit l’entrée d’animaux cela fait vingt ans, pour préserver son cheptel des épizooties.

En 2019 la fièvre aphteuse s’était déclarée à Mwali, et cette année elle sévit à Ngazidja, mais nous avons toujours réussi à empêcher la contamination du cheptel anjouanais», rappelle Ahmed Houmadi, ajoutant que «chaque année, notamment à l’approche du Miradj, des gens viennent nous voir pour demander une autorisation d’importation d’animaux, mais nous n’avons jamais cédé».

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